Affaire Soulaimane Raissouni : les États-Unis “déçus” par la condamnation du journaliste à cinq ans de prison ferme

Par la voix du porte-parole du département d'État, Washington s'est dit “déçu” par la condamnation à cinq ans de prison ferme du journaliste Soulaimane Raissouni ainsi que par “l'impact négatif ”de l'affaire sur les libertés d'expression et d'association au Maroc.

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Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine à l'issue de sa conférence de presse. Crédit: AFP

Les États-Unis se sont dit “déçus”, ce lundi 12 juillet, par la condamnation, dans la soirée du vendredi 9 juillet, de l’ex-rédacteur en chef d’Akhbar Al Yaoum Soulaimane Raissouni.

Nous pensons que la procédure judiciaire ayant mené à ce verdict est en contradiction avec les promesses fondamentales du système marocain sur des procès équitables pour les individus accusés de crimes, et avec la promesse de la Constitution de 2011 et le calendrier de réformes de sa majesté le roi Mohammed VI”, a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, lors d’un point presse. Et de poursuivre : “Nous avons fait part de ces préoccupations au gouvernement marocain et nous continuerons de le faire”.

Placé en détention préventive depuis le 22 mai 2020, après avoir été accusé “d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration”, Soulaimane Raissouni a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme pour “agression sexuelle” par la cour d’appel de Casablanca. Des faits que le journaliste, âgé de 49 ans, a toujours rejetés, affirmant son “innocence”.

Les États-Unis suivent “de près” les affaires Raissouni et Radi

Ned Price a ainsi appelé le Royaume à garantir et protéger la liberté de la presse au Maroc, pays allié des États-Unis. “Nous sommes préoccupés par l’impact négatif de l’affaire sur les libertés d’expression et d’association au Maroc”, a-t-il évoqué, notant que Washington suivait “de près” l’affaire Raissouni, comme celles “d’autres journalistes actuellement en détention”.

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Une référence à un autre procès qui se déroule dans le même temps, celui du journaliste et militant des droits de l’homme Omar Radi, poursuivi pour “viol” ainsi que pour “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat”. Une nouvelle audience concernant cette affaire est prévue ce mardi 13 juillet.

Le 28 juin dernier, en marge d’une réunion internationale contre le terrorisme à Rome, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait abordé la question de la liberté de la presse avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.