Paul Dietschy : “Derrière le côté festif des matchs ‘inter-nations’ persiste une dimension guerrière”

Quels enjeux politiques et géopolitiques sont-ils tapis derrière le fait de représenter sportivement un pays plutôt qu’un autre ? Comment ces rapports ont-ils évolué depuis les indépendances ? Cette semaine, notre série sur “Le dilemme de la nationalité sportive” prend de la hauteur grâce à l’historien du foot Paul Diestschy.

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Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Franche-Comté, dans l’est de la France, Paul Dietschy se démarque par son expertise sur les sports, au premier rang desquels le plus populaire d’entre eux. Auteur de Histoire politique des coupes du monde de footballLe football et l’Afrique ou encore Le sport et la Grande Guerre, il revient sur les questions identitaires qui divisent aujourd’hui la planète sport.

Diaspora : À travers l’histoire, quels liens a-t-il existé entre sport et binationalité ?

Paul Dietschy : La question de la nationalité sportive est au cœur même du sport, et principalement du football, qui depuis la fin du XIXe siècle est devenu un véritable lieu de circulation et de migration. C’est d’ailleurs de manière assez rapide que se sont posées ces questions de doubles nationalités dans le sport.

Il faut distinguer la nationalité obtenue par notre condition de citoyen, et la nationalité sportive, liée au rattachement à une fédération nationale. Dans certains sports, comme au rugby, il n’était pas forcément nécessaire d’être ressortissant d’un pays pour jouer pour son équipe nationale. On considérait d’ailleurs qu’une fédération, que l’ensemble des joueurs pratiquant un sport sur le territoire, en représentaient la société civile. Dès lors, la nationalité revêtait plusieurs dimensions.

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