Brahim Ghali “n’a commis aucun acte de torture” selon son avocat

L’audition du chef du Polisario est scrutée de près par les médias espagnols. Son avocat s’est exprimé devant la presse à la sortie de la première partie de l’audience, tenue ce matin par visioconférence.

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Brahim Ghali, chef du Front Polisario. Crédit: Ryad Kramdi / AFP

Devant l’hôpital San Pedro où séjourne Brahim Ghali à Logroño en Espagne, les médias locaux suivent de très près l’audition du chef des séparatistes du Polisario, qui se tient ce mardi 1er juin par visioconférence. À sa sortie de la première partie de cette audition, l’avocat de l’accusé, Manuel Ollé, a remis en question la solidité des accusations.

“Un motif politique”

“Les plaignants ont demandé des mesures conservatoires sans aucune solidité. L’un a demandé la détention provisoire, l’autre le retrait du passeport. C’est comme demander qu’il neige maintenant à Madrid. Le parquet n’a de son côté rien requis et a même salué l’effort fourni par Brahim Ghali pour répondre à la justice”, a assuré son avocat, dans des déclarations reprises par le quotidien espagnol El País.

Il appelle ainsi à ce que l’affaire soit classée : “Le droit pénal a été utilisé pour quelque chose qu’on ne devrait pas utiliser, à savoir pour des fins politiques. Brahim Ghali n’est pas venu se cacher. Il est entré avec son passeport. Il est entré dans un état critique”, a encore déclaré Me Ollé.

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Sur le déroulement de cette première partie de l’audition, Manuel Ollé se veut optimiste : “Tout s’est très bien passé. Mon client a exprimé son engagement dans la lutte pour la justice et la liberté. Les accusations se sont révélées fausses. Ghali a nié avoir commis des actes de torture contre un citoyen sahraoui quand il était ministre de la Défense. Cette plainte a un motif politique, qui est celui de saper la crédibilité du mouvement sahraoui. Je suis absolument optimiste.”

Plaintes en série

Pour rappel, Brahim Ghali doit répondre de plusieurs accusations dont il fait l’objet. Récemment, une enquête a été ouverte par la justice espagnole après qu’une plainte pour “torture” déposée par Fadel Breica a été enregistrée. Cet activiste sahraoui, naturalisé espagnol, accuse des responsables du Polisario de torture durant sa période de détention dans les geôles de Tindouf qui a duré cinq mois, de juin à novembre 2019. Dans sa plainte, il dit avoir été “battu, électrocuté et gardé les yeux bandés et les mains et les pieds liés.”

Une autre plainte a été déposée par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEH) le 22 avril. Celle-ci l’accuse de crimes de génocide, de détention illégale ou de disparitions. En 2012, trois des membres de cette association ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf avaient déjà déposé une plainte à la justice espagnole, contre Brahim Ghali, pour délit de génocide, assassinats et tortures.