Action, réaction. Quelques heures seulement après la réponse du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, en réaction à un premier communiqué du ministère des Affaires étrangères, diffusé ce 31 mai, et estimant “absolument inacceptable” que le Maroc ait “attaqué les frontières” de Sebta, la diplomatie marocaine monte de nouveau au créneau.
Dans un deuxième communiqué publié ce lundi, le ministère de Nasser Bourita tient à apporter un certain nombre de précisions aux propos de Pedro Sánchez. En voici le contenu :
1. On ne sait pas à quelle déclaration marocaine Monsieur le Président du Gouvernement espagnol se réfère. Toutes les dernières déclarations de responsables diplomatiques marocains, y compris le ministre, l’Ambassadeur de Sa Majesté à Madrid et le directeur général, n’évoquent aucunement la question migratoire.
2. La déclaration de ce jour du ministère des Affaires étrangères, largement reprise, du reste, par les médias espagnols, n’aborde que brièvement la question migratoire, et justement pour rappeler la bonne coopération. Il est donc légitime de se demander si Monsieur le Président du Gouvernement espagnol a bien lu les différentes déclarations inhérentes à cette crise et en particulier celle d’aujourd’hui.
3. Par ailleurs, ce n’est pas aux responsables étrangers de définir quel ministre marocain doit parler de quels sujets. Au Maroc, la gestion de la crise concerne plusieurs institutions et départements étatiques, dont le ministère des Affaires étrangères qui ne fait que porter, dans le cadre de ses attributions, la position nationale, aux niveaux diplomatique et médiatique.
4. Le Maroc a souligné à plusieurs reprises que la crise bilatérale n’est pas liée à la question migratoire. La genèse et les raisons profondes de la crise sont désormais bien connues, notamment de l’opinion publique espagnole. Évoquer la migration ne doit pas être un prétexte pour détourner l’attention des véritables causes de la crise bilatérale.
Plus tôt dans la journée, en début d’après-midi, le ministère des Affaires étrangères marocain a publié un communiqué dans lequel il indique que la crise entre les deux pays n’est pas seulement liée au fait que le chef du Front Polisario ait été admis dans un hôpital espagnol, mais bel et bien à la position espagnole sur le Sahara.
Une position jugée “inadmissible” par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez. Ce dernier a affirmé qu’“il n’était pas admissible qu’un gouvernement dise qu’il attaque les frontières, dans ce cas celles de l’Espagne, et que les frontières soient ouvertes pour que 10.000 migrants entrent en moins de 48 heures dans une ville espagnole comme Ceuta, en raison de désaccords, différences et divergences de politique étrangère”.