La campagne de vaccination ralentit au Maroc, avec des commandes qui tardent à être acheminées vers le royaume et une circulation virale qui risque d’entamer sa troisième vague. Une mauvaise nouvelle pour le Maroc qui semblait jusque-là gérer son rythme de vaccination.
Comment dès lors prévenir plus de contaminations ? Pour Oualid Amri, vice-président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens et président du syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca, les autotests semblent être une bonne solution préventive. Il était au micro de Rachid Hallaouy le 20 avril dans Le Scan, le podcast d’actualité de TelQuel. Voici les principaux points à retenir.
TelQuel : Le Maroc doit-il mettre en place des autotests pour le dépistage du coronavirus plutôt que de restreindre les libertés par un couvre-feu ?
Oualid Amri : Je comprends l’action du gouvernement et du pouvoir public par rapport à la situation sanitaire. En effet, ramadan est un mois spirituel où les gens vont à la mosquée et on aurait aimé que les mosquées soient ouvertes, mais ce n’est pas possible. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont pris une décision, ils doivent donc avoir le courage de pallier celle-ci en aidant les secteurs à s’en sortir pendant ce mois.
En tant que pharmaciens d’officine, nous avons certainement un rôle important à jouer dans le dépistage via les autotests. Aujourd’hui, si on prend l’exemple de la France, les autotests sont dans les officines. Ces autotests devraient être mis en place au Maroc, surtout que leur coût ne dépasse pas les 150 dirhams par test et qu’ils sont donc beaucoup plus accessibles pour le citoyen, quel que soit son statut.
Comment expliquez-vous que les autotests ne soient disponibles pour les Marocains ?
C’est la faute de notre ministère de tutelle si les autotests ne sont pas disponibles. Aujourd’hui, le ministère de la Santé doit penser aux patients en faisant confiance aux pharmaciens. Au Maroc, nous avons une pharmacie pour 2700 habitants. Un chiffre qui montre bien que les espaces de santé sont là, et les pharmaciens veulent jouer leur rôle dans le dépistage.
“Beaucoup de personnes atteintes du Covid ne vont plus faire le test PCR parce qu’il est jugé trop cher”
Nous demandons donc à notre ministre de tutelle de pouvoir permettre que ces autotests soient présents en officine, dans l’intérêt de la santé du citoyen. Surtout que beaucoup de personnes atteintes du Covid ne vont plus faire le test PCR parce qu’il est jugé trop cher. Aujourd’hui, il serait plus intéressant de généraliser l’autotest un peu partout au Maroc.
Avez-vous encore l’espoir de pouvoir commercialiser des autotests en officine dans les prochaines semaines ?
L’espace officinal est un espace de proximité pour le patient qui joue un rôle important dans le système de santé au Maroc. Aujourd’hui, l’action n’est pas vue comme commerciale ou de vente, mais comme une participation pour aider à sortir de cette crise sanitaire dans les plus brefs délais et à pouvoir jouer notre rôle pleinement qui est de dispenser, conseiller et être là pour le patient et le pays.
Les pharmaciens sont prêts et veulent contribuer à retrouver les autotests sur le territoire. On demande donc au ministère de la Santé de pouvoir permettre aux citoyens marocains de trouver cet autotest dans les officines marocaines pour leur faciliter la tâche et parce que le coût est beaucoup moins cher qu’un test PCR.
Cet autotest permettrait à tout un chacun de faire un test par mois et donc d’accélérer le processus d’un retour à la normale. Il faudrait aussi que ces autotests soient pris en charge par les caisses de sécurité pour les foyers qui n’ont pas les moyens.
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