Vous soulevez la dimension raciste des documents historiques sur la médecine au Maroc avant le protectorat. Comment faut-il l’appréhender ?
L’idée n’est pas de ressasser le passé. C’est toute la démarche postcoloniale : ne pas juger l’histoire, mais desceller les reliquats de cette entreprise de domination. Voir dans quelle mesure et par quels moyens son esprit persiste. Ici, ma démarche consiste à m’éloigner de l’histoire officielle pour rétablir une histoire qui s’inscrive dans un régime de vérité, de faire l’analyse critique de l’action coloniale à l’aune de ses actions et de ses résultats.
Étant donné que ces documents ont été instrumentalisés, qu’en est-il de leur fiabilité historique ?
La question qui se pose est celle de savoir lire les sources. Médecine et colonialisme au Maroc sous protectorat français, de Reda Sadiki, vient de paraître aux éditions En…