Les Forces armées royales (FAR) viennent de prolonger le mur de défense de 50 kilomètres à Touizgui, province d’Assa-Zag. D’après les images satellites diffusées par la chaîne YouTube non officielle des FAR, le nouveau mur se situe à 3 kilomètres du mur algérien.
Selon Abdelhamid Harifi, chercheur spécialisé dans le secteur de la défense, la construction de ce mur répond à un besoin de sécurisation de la zone, qui fait l’objet d’infiltrations de trafic de drogue, d’immigration clandestine, et parfois aussi de dépassements de la part de l’armée ou de la gendarmerie algérienne.
Le nouveau mur fait la jonction entre le mur de sable qui s’étend de Guerguerat aux massifs de Ouarkziz, et les frontières maroco-algériennes. “Depuis quelques années, le Maroc a assuré ses frontières à l’est de Saïdia, jusqu’à Figuig. Il y a eu un investissement colossal pour construire des barbelés et des tranchées le long des frontières, qui sont équipés d’un système de surveillance ultramoderne”, nous explique Abdelhamid Harifi. Selon l’expert, le système aurait été acquis auprès de l’entreprise française Thalès lors de la visite de Sarkozy au Maroc en 2007.
Guerre virtuelle
Même si la province d’Assa-Zag n’est pas revendiquée par le Polisario, les séparatistes prétendent y mener des attaques. Le 24 janvier dernier, un communiqué du Polisario annonçait des opérations dans la région de Ouarkziz, plus particulièrement dans les zones de Labaaj, Tarf Buhanda et Touizgui.
Fake-news pour Abdelhamid Harifi, puisqu’une opération militaire dans cette zone serait considérée comme “une déclaration de guerre de la part de l’Algérie”. “Pour que le Polisario puisse atteindre cette région, il doit obligatoirement traverser les lignes défensives algériennes, et si le Polisario arrive à les traverser, cela ne peut se faire qu’avec la bénédiction algérienne…”, explique notre interlocuteur.
Suite à l’opération des FAR le 13 novembre dernier visant à sécuriser le passage frontalier de Guerguerat, le Polisario avait décidé de rompre le cessez-le-feu de 1991. Depuis, les séparatistes publient quotidiennement des communiqués faisant état d’attaques le long du mur de défense du Sahara.
“Les chefs du Polisario savent que leurs milices ne peuvent pas faire la différence sur le terrain, le reste relève de la pure propagande à usage interne”, tranche une source au sein de l’état-major des FAR citée par Jeune Afrique.