L’ancien président français Nicolas Sarkozy, au pouvoir de 2007 à 2012, a été condamné, lundi 1er mars à Paris, à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence, devenant le deuxième chef d’État condamné sous la Ve République après Jacques Chirac en 2011.
Nicolas Sarkozy, qui était présent à l’audience dans ce procès de l’affaire dite “des écoutes”, n’ira toutefois pas en prison, aucun mandat de dépôt n’ayant été requis, et les peines de moins de deux ans étant systématiquement aménagées en France.
Le tribunal correctionnel a estimé qu’un “pacte de corruption” avait été conclu entre l’ex-président aujourd’hui âgé de 66 ans, son avocat Me Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert, ses deux co-accusés également condamnés à trois ans de prison, dont un ferme.
Le 8 décembre, le parquet national financier (PNF) avait requis contre Nicolas Sarkozy quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme, estimant que l’image présidentielle avait été “abîmée” par cette affaire aux “effets dévastateurs”.
Nicolas Sarkozy était accusé d’avoir tenté d’obtenir en 2014, par l’entremise de Me Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert, alors haut magistrat, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l’affaire Bettencourt. Des informations qui devaient être délivrées par le magistrat en échange d’un coup de pouce pour un poste de prestige à Monaco.
Devant le tribunal, ses avocats avaient fait valoir qu’in fine, Gilbert Azibert n’avait jamais eu de poste à Monaco. Selon la loi, il n’est cependant pas nécessaire que la contrepartie ait été obtenue, ni que l’influence soit réelle, pour caractériser les délits de corruption et de trafic d’influence.
C’est la première fois qu’un ancien président est condamné à de la prison ferme en France. En 2011, Jacques Chirac avait été condamné dans un dossier d’emplois fictifs, mais à deux ans de prison avec sursis.