Selon le texte, qui doit encore être adopté par les députés, au moins une femme devra siéger dans les instances dirigeantes des entreprises allemandes comptant plus de trois administrateurs. La nomination de femmes sera également obligatoire dans les conseils d’administration de sociétés où l’État est actionnaire et dans plusieurs organismes publics. “Nous pouvons montrer que l’Allemagne est sur la voie pour devenir une société moderne, porteuse d’avenir”, a déclaré à la presse la ministre de la Famille, sociale-démocrate, Franziska Giffey, qui a porté le texte avec son collège de la Justice.
La sociale-démocrate Christine Lambrecht, a quant à elle salué “un signal important pour les femmes hautement qualifiées” appelant les entreprises à “utiliser la chance” offerte par ce quota pour accroître la féminisation des postes de direction. D’après une récente étude de la fondation germano-suédoise Allbright, les femmes ne représentent que 12,8 % des membres des conseils d’administration des 30 sociétés cotées du Dax, l’indice vedette de la Bourse de Francfort.
Peut mieux faire
Pour les trente plus grands groupes de chaque pays, cette proportion est de 28,6 % aux États-Unis, 24,9 % en Suède, 24,5 % en Grande-Bretagne et 22,2 % en France, indique cette étude. Le projet de loi, qui devra être voté avant la fin de la mandature en septembre, était soutenu par la chancelière Angela Merkel, mais a rencontré de nombreuses résistances au sein de son parti conservateur (CDU) qui gouverne avec les sociaux-démocrates du SPD.
Il est aussi critiqué par une partie du patronat qui dénonce une ingérence dans la gouvernance des entreprises. L’avancée est jugée insuffisante par les défenseurs de la parité qui estiment que l’impact du quota ne concernera qu’un nombre limité d’entreprises privées. Au total, 73 entreprises seraient concernées par le changement de règle, dont 32 n’ont actuellement pas de femme dans leur conseil d’administration, selon le groupe de réflexion FidAR, qui prône la représentation des femmes au sommet des entreprises.
Tout en saluant le projet de loi, l’institut de recherche économique allemand DIW a estimé que la participation des femmes aux instances dirigeantes des groupes du pays continue d’évoluer à un “rythme d’escargot”.