Le coût moyen supporté par les femmes victimes de violence est de 957 dirhams selon le HCP

La dernière enquête du HCP revient sur le coût économique des violences faites aux filles et femmes et ses conséquences sur les dépenses engendrées.

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Il me paraît donc souhaitable de revenir sur ces articles et de ne permettre aucune exception et aucune possibilité de mariage avant l’atteinte de l’âge minimum légal. Crédit: Abdelhak Senna / AFP

Les violences faites aux filles et femmes ? Une “lourde charge” économique, aussi bien pour la société que pour les individus et ménages, estime le Haut-commissariat au Plan (HCP). Dans sa dernière enquête sur les conséquences économiques des actes perpétrés à l’encontre du genre féminin, le HCP évalue à 2,85 milliards de dirhams le coût des violences physiques et sexuelles pour les ménages.

Rapportée aux victimes, la somme s’établit à 957 dirhams par victime d’actes de violence. “Les coûts directs constituent la majeure partie du coût économique global avec une part de 82 % (2,33 milliards de dirhams) contre seulement 18 % pour les coûts indirects (517 millions de dirhams)”, avance l’organe de statistiques.

22,8 % des femmes violentées ont supporté des coûts économiques supplémentaires

Pour cette première enquête du genre au Maroc, menée entre février et juillet 2019, le HCP a voulu évaluer le coût monétaire de la violence à l’encontre des femmes et des filles. Pour ce faire, elle établit “spécifiquement” les coûts directs liés aux dépenses pour accéder aux différents services publics, à l’éventuel hébergement ou encore le remplacement de biens endommagés, et les coûts indirects liés à la perte de revenus “due à l’absentéisme au travail rémunéré, aux travaux domestiques et à l’enseignement”, pour le HCP. Des dépenses résultant des faits de violence supportés par les victimes et dont les conséquences économiques pèsent sur les ménages ainsi qu’au sein de l’espace public.

Tous contextes confondus, 22,8 % des femmes victimes ont dû supporter, elles ou leurs familles, des coûts directs ou indirects de la violence”, contextualise l’organe institutionnel. Davantage physiques que sexuelles, ces violences sont à 70 % relevées dans le contexte conjugal, le reste trouvant place dans les lieux publics et la sphère familiale. Une part davantage conséquente en milieu urbain (72 % ; 2,05 milliards de dirhams) qu’en dehors des villes (28 % ; 792 millions de dirhams), estime le HCP. Et d’avancer : “Le coût moyen supporté par les victimes citadines (1000 dirhams par victime) est plus élevé que celui des victimes rurales (862 dirhams par victime).”

Les dépenses engagées pour accéder aux services de santé représentent 42,3 % du coût direct, soit 986 millions de dirhams sur les 2,85 milliards de dirhams. Suivent alors les dépenses liées au recours aux services juridiques et judiciaires (25,8 % ; 600 millions de dirhams), la réparation de biens matériels (17,9 % ; 417 millions de dirhams), l’hébergement suite à l’abandon du domicile (13,5 % ; 314 millions de dirhams) et le recours aux services de la société civile (0,5 % ; 11 millions de dirhams).