Environ 120 milliards de dirhams seront injectés dans l’économie nationale, soit l’équivalent de 11 % du PIB. Ce taux inscrit le Maroc parmi les pays les plus audacieux en matière de politique de relance économique post-crise.” Dans son discours du trône du 29 juillet, le roi Mohammed VI a annoncé un plan ambitieux pour relancer l’économie nationale et permettre “aux secteurs de production de se remettre d’aplomb, d’accroître leur capacité à créer des emplois et à préserver les sources de revenus”.
Ce 4 août, c’était au ministre des Finances Mohamed Benchaâboun de détailler le financement de ce plan royal. Sur ces 120 milliards, 75 milliards prendront la forme de crédits bancaires garantis par l’État et destinés à “tous les segments d’entreprises, dont les EEP les plus impactés par la crise”, a expliqué le ministre. Ces prêts, d’une durée de 5 à 10 ans, seront garantis par la Caisse centrale de garantie (CCG), institution à laquelle seront affectés 5 milliards de dirhams apportés par le fonds Covid-19.
Un fonds pour les participations de l’État
Les 45 milliards de dirhams restants seront affectés à une structure appelée Fonds d’investissement stratégique. Comme annoncé par le roi lors de son discours du 29 juillet, ce fonds devait être créé “pour remplir une mission d’appui aux activités de production, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé, dans une diversité de domaines”.
“45 milliards de dirhams seront affectés à une structure appelée Fonds d’investissement stratégique. ”
Établi par un décret-loi qui sera adopté lors du prochain conseil de gouvernement, ce fonds sera financé à hauteur de 30 milliards de dirhams par des institutionnels nationaux et internationaux, et 15 milliards mobilisés par l’État dans le cadre de la loi de Finances rectificative 2020.
Réparti en fonds thématiques (infrastructure, PME, innovation…), l’investissement sera soit direct, dans le cas de grands projets d’infrastructure en partenariat public-privé (PPP), soit indirect en renfonçant le capital d’entreprises. D’après le ministre, l’objectif principal sera la création d’emplois.
Ambitieuse réforme de l’administration
L’autre axe évoqué par le roi Mohammed VI dans son discours du trône est la réforme profonde du secteur public, dont l’objectif est de “corriger les dysfonctionnements structurels des établissements et des entreprises publics, garantir une complémentarité et une cohérence optimales entre leurs missions respectives et, in fine, rehausser leur efficience économique et sociale”. Pour cela, une agence nationale sera créée afin d’“assurer la gestion stratégique des participations de l’État et de suivre la performance des établissements publics”.
Une agence nationale sera créée afin d’“assurer la gestion stratégique des participations de l’État et de suivre la performance des établissements publics”
Cette agence chapeautera des pôles homogènes. Pour le secteur du transport et logistique, les entreprises et établissements publics ADM, ONCF, SNTL, CFR et AMDL seront regroupés dans un même pôle, divisé en une entité chargée de la réalisation des infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires ainsi que des services de transport, alors que toute l’activité logistique publique sera regroupée chez un unique opérateur.
Concernant le secteur de l’agriculture et agro-industrie, ONICL et ses filiales seront regroupées en une seule entité et transférées au secteur privé. L’autre exemple évoqué par le ministre est le secteur social. Toutes les aides sociales seront dorénavant du ressort d’un seul opérateur qui aboutira de la fusion d’ADS, de l’Entraide nationale, de l’ODCO et de la Caisse de compensation.