Comparution imminente du journaliste et militant Omar Radi devant le procureur du roi

Le journaliste est suspecté d’entretenir des “liens avec un officier de liaison d’un pays étranger”.

Omar Radi durant la conférence de presse tenue le 15 juillet 2020 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Au bout de dix convocations par la Brigade nationale de la police judiciaire, le journaliste et militant Omar Radi comparaît ce mercredi 29 juillet devant le procureur du roi. L’information a été révélée par son collègue du Desk, Imad Stitou, et n’a pas fait l’objet d’une communication officielle.

Le journaliste et militant des droits de l’Homme de 33 ans est suspecté par les autorités marocaines, depuis le 24 juin, d’entretenir des “liens avec un officier de liaison d’un pays étranger” — britannique en l’occurrence — ainsi que d’avoir bénéficié de “financements de l’étranger”. Des soupçons largement relayés par une certaine frange de sites électroniques marocains, en marge de la publication d’un rapport d’Amnesty International.

L’ONG y révèle que le journaliste et militant avait fait l’objet d’une surveillance numérique accrue entre janvier 2019 et fin janvier 2020. L’enquête d’Amnesty International, reprise par le consortium de médias Forbidden Stories qui comprend entre autres le journal Le Monde, le Washington Post et le Guardian, pose la loupe sur la façon dont le smartphone du militant a été infiltré et la manière dont ses informations personnelles ont été extraites et utilisées à son encontre. Le procédé : une cybersurveillance que permet le très controversé programme israélien Pegasus.

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Le gouvernement marocain, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, avait demandé à Amnesty International de “fournir des preuves claires” sur les “allégations contenues dans ce rapport”.

L’ONG a répondu sur son site Internet le 4 juillet : “les preuves techniques” récupérées sur le téléphone d’Omar Radi indiquent “clairement que Pegasus a été installé avec une forme particulière d’attaque numérique identifiée dans nos rapports comme une injection de réseau”. Un biais qui a nécessité une “influence sur les opérateurs téléphoniques que seul peut exercer un gouvernement pour pouvoir pirater la connexion Internet”.

Insuffisant pour le gouvernement qui estime que ce second document transmis par Amnesty International n’est pas plus concluant que le premier rapport et démontre un “vice de procédure”.