Affaire Global Nexus : une sanction d’un million de dirhams par l’AMMC

Une année après les révélations de TelQuel concernant l’affaire Global Nexus, l’AMMC vient de décider de sanctions à l’encontre de l’entreprise. Les actionnaires plaignants ont retiré leur plainte suite à un accord avec Hynd Bouhia.

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Hynd Bouhia, l’ancienne directrice générale de la Bourse de Casablanca, dirigeait l’entreprise de capital-risque Global Nexus qui gère le fonds Green Innov Invest. Crédit: DR

Les événements s’enchaînent dans l’affaire Global Nexus. Le Collège des sanctions de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a rendu, le 18 juin dernier, son avis dans le dossier de la société de gestion dirigée par Hynd Bouhia. L’AMMC a décidé d’imposer une sanction pécuniaire d’un montant d’un million de dirhams à Global Nexus, et de proposer au ministre des Finances, à titre de sanction disciplinaire, le retrait d’agrément de la société de gestion.

Dans son rapport, le Collège des sanctions a relevé cinq manquements aux règles dans la gestion de Global Nexus : non-respect des obligations des sociétés de gestion en matière de traitement des souscriptions, non-respect de l’obligation des sociétés de gestion de ne pas utiliser les actifs gérés pour compte propre, non-respect des principes de primauté des intérêts des porteurs de parts, de traitement équitable de ces derniers et des stipulations du Règlement de gestion de l’OPCC concerné, non-respect de certaines règles relatives à la gestion de la relation avec l’AMMC, ainsi que le non-respect de certaines règles relatives aux moyens humains et organisationnels des sociétés de gestion.

Abandon des poursuites

Le 23 juin, Médias24 a rapporté que Hynd Bouhia, après une garde à vue le 20 juin dernier, était arrivée à un accord de remboursement avec les plaignants, à savoir la société Sefiania et la holding H&A. Ces derniers ont alors retiré leur plainte judiciaire dès réception des chèques certifiés de la part de Hynd Bouhia.

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Révélée par TelQuel le 30 avril 2019, l’affaire a depuis fait les choux gras de la presse nationale. L’objet du conflit est le fonds Green Innov Invest géré par Global Nexus. Structuré sous forme d’organisme de placement collectif en capital (OPCC), ce fonds est spécialisé dans l’investissement dans les startups innovantes opérant dans les secteurs verts et le développement durable. Les autres investisseurs du fonds sont la CCG (Caisse Centrale de Garantie), à travers le fonds Innov Invest, l’IRESEN (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles), H&A Investment Holding, appartenant à l’homme d’affaires Ahmed El Fehdi, ainsi que la société Sefiania.

De lourdes accusations

Suite à des soupçons d’abus de biens sociaux, d’abus de confiance et escroquerie, H&A Investment Holding ainsi que la société Sefiania décident de porter l’affaire devant la justice. Parmi les griefs reprochés à Hynd Bouhia, des prises de participation douteuses dans des entreprises qui n’ont aucun lien avec l’objectif du fonds, comme Bubble Mania, un salon de thé à Rabat dont la propriétaire n’est autre que l’épouse du directeur financier de l’IRESEN. Selon les plaignants, Hynd Bouhia aurait aussi détourné les 10 millions de dirhams de son investissement pour acquérir un terrain au quartier Souissi à Rabat.

Avant de créer la société Global Nexus en 2014, Hynd Bouhia était une femme bien connue des milieux d’affaires marocains. Diplômée de Centrale Paris et titulaire d’un doctorat à la prestigieuse université de Harvard, Hynd Bouhia commence sa carrière à la Banque mondiale. En 2004, elle est recrutée par le Premier ministre Driss Jettou comme conseillère économique, chargée notamment d’attirer les investisseurs étrangers. Elle occupe ensuite, entre 2007 et 2008, le poste de directrice générale de la Bourse de Casablanca.