L’Allemagne, la Belgique, la France et la Grèce ont rétabli la libre circulation avec tous les pays de l’Union européenne, estimant avoir maîtrisé la progression du Covid-19 tandis que la Commission européenne a lancé ce lundi 15 juin un site Internet et une application pour guider les Européens qui souhaitent passer leurs vacances dans d’autres pays de l’UE.
Tourisme déconfiné
Athènes, dont l’économie repose en grande partie sur le tourisme, va même plus loin et invite les voyageurs de plusieurs régions hors UE — comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine. Sur l’île de Santorin et son paysage de carte postale, la population guette le retour des touristes. “Nous les attendons désespérément. Nous avons besoin d’eux, s’ils ne viennent pas, comment allons nous survivre ?”, s’impatiente Michalis Drosos, dans son magasin de souvenirs.
“Nous avons besoin des touristes, s’ils ne viennent pas, comment allons nous survivre ?”
Autre pays pressé de sauver sa saison touristique, la Croatie avait rouvert ses frontières aux citoyens européens dès jeudi, et la Pologne samedi. L’Espagne ouvrira elle le 21 juin ses frontières avec tous les pays de l’Union européenne, sauf avec le Portugal.
En attendant, ce lundi, des touristes allemands sont arrivés au soleil de l’archipel des Baléares dans le cadre d’un projet pilote. “Nous sommes très, très heureux d’être ici. Nous adorons Majorque, nous venons plusieurs fois par an”, témoignait George Kasbach, venu des environs de Cologne et qui possède un appartement sur l’île.
En France, où le coronavirus a fait près de 30.000 morts, le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré lundi : “Le gros de l’épidémie est derrière nous.” Crèches, écoles et collèges reprendront à plein temps à partir du 22 juin. Paris, ville la plus visitée d’Europe, retrouve son visage d’avant le virus, masques en sus. Les cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir leurs salles, après leurs terrasses début juin. Les touristes peuvent de nouveau visiter la tour Eiffel, à condition de monter par les escaliers.
Premier pays européen touché, l’Italie, qui déplore plus de 34.000 morts, avait rouvert ses frontières dès le 3 juin. Mais deux nouveaux foyers ont été détectés ces derniers jours à Rome.
Pékin fait marche arrière
La Chine, où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019, a aussi connu au cours du week-end une résurgence du nombre de contaminations, centrée autour du marché géant de Xinfadi, dans le sud de la capitale. Depuis vendredi, Pékin compte 79 nouveaux cas, poussant les autorités à décréter le confinement de plusieurs zones résidentielles, ainsi qu’à refermer les sites sportifs et culturels.
Ce rebond chinois combiné avec la persistance du nombre de cas enregistré aux États-Unis a provoqué l’inquiétude des investisseurs et fait chuter les places boursières asiatiques et européennes ainsi que les cours du pétrole lundi. “Un bond de nouveaux cas, de la Chine aux États-Unis, est une source d’inquiétude croissante pour le marché qui craint (…) un deuxième confinement”, a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Hécatombe en file indienne
En Inde, où le confinement a largement été assoupli depuis début juin, l’épidémie ne montre pas de signe de reflux, et de nombreux malades décèdent après avoir été refusés par les hôpitaux, faute de lits, selon les médias. Ashwani Jain, un homme d’affaires de New Delhi, est décédé dans une ambulance, auprès de sa fille de 20 ans partie en vain en quête d’une place dans un hôpital. “Cela leur est égal que l’on vive ou que l’on meure”, a-t-elle accusé.
Le pays a enregistré près de 9.000 morts, et les corps s’entassent dans les morgues, car le personnel des cimetières et des crématoriums n’arrive pas à suivre le rythme des décès. Face à la dégradation de la situation, l’État du Tamil Nadu (sud) a ordonné lundi le reconfinement de l’agglomération de Chennai, qui compte plus de 15 millions d’habitants, de vendredi jusqu’à fin juin.
Au Pakistan voisin, le gouvernement a prévenu que le nombre de cas de coronavirus pourrait doubler d’ici fin juin et dépasser le million fin juillet.
Près de 8 millions de personnes contaminées dans le monde
Selon un bilan établi par l’AFP, la pandémie a fait plus de 433.000 morts et contaminé plus de 7,9 millions de personnes dans le monde. Elle continue à faire rage en Amérique latine, en Iran et en Asie du Sud. Avec un total de 43.332 morts recensés dimanche, le Brésil reste le deuxième pays le plus endeuillé, derrière les États-Unis (115.732 décès).
Au Chili où ont été diagnostiqués 7.000 nouveaux cas en 24 heures, le ministre de la Santé Enrique Paris s’est montré pessimiste. “Je crois qu’en août seulement, si Dieu le veut, nous allons voir les efforts de la quarantaine récompensés, si les gens respectent” le confinement, a-t-il déclaré.
Les États-Unis, qui avaient répertorié 382 morts supplémentaires du virus dimanche (le bilan journalier le plus faible depuis plusieurs semaines), continuent en revanche d’enregistrer quelque 20.000 nouveaux cas de contamination chaque jour.
Pays le plus durement touché par la pandémie au Moyen-Orient, l’Iran a averti lundi qu’il pourrait réimposer des mesures strictes afin de contenir la propagation du virus, annonçant plus de 100 décès pour la deuxième journée consécutive.