J’apprends avec un immense chagrin la disparition d’Abderrahmane Youssoufi. C’était un grand homme d’Etat. Il était aussi un serviteur exemplaire du royaume du Maroc et du peuple marocain.
J’avais eu le bonheur de le rencontrer pour la première fois en 1998 en qualité de Président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale quelques semaines après son accession à la fonction de Premier Ministre à la tête d’un gouvernement de coalition. Président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, j’avais reçu mandat du Premier ministre Lionel Jospin de me rendre à Rabat et de saluer le nouveau Premier Ministre au nom de la France. Ce moment partagé fut spécialement émouvant.
Avec ce gouvernement de coalition s’ouvrait une aire nouvelle sous l’impulsion du Roi Hassan II. Ce fut le premier pas vers des changements plus profonds opérés plus tard par Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui ont ouvert pleinement le Maroc aux libertés et à la démocratie. Au demeurant, le Roi Mohammed VI a souvent associé Abderrahmane Youssoufi a de grands évènements.
Abderrahmane Youssoufi bénéficiait d’une autorité internationale et du respect profond du peuple marocain. Il s’imposait par son élégance intellectuelle, son humanisme authentique, sa passion de la tolérance et de l’ouverture.
En tant que Président de l’Institut du Monde arabe, je présente mes condoléances affectueuses à son épouse et à sa famille ainsi qu’aux citoyens marocains. »