Le président de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE, confirme à TelQuel Arabi qu’un mémorandum parlementaire concernant le rapatriement des Marocains à l’étranger a été achevé et qu’il a été transmis au président de la chambre des représentants lundi dernier.
Dans le même sens, il nous informe que la réunion avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, prévue mercredi 22 avril, a été reportée à la matinée du jeudi 23. Youssef Gharbi détaille le contenu du mémorandum qui salue les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la pandémie, mais insiste sur les efforts qui doivent se poursuivre concernant les Marocains toujours bloqués à l’étranger.
“Les rapatrier est un devoir”
TelQuel Arabi a pu consulter le mémorandum en question qui appelle le gouvernement à trouver une solution urgente pour rapatrier les Marocains restés bloqués à l’étranger depuis la fermeture des frontières à cause de la pandémie de coronavirus. Parmi les neuf mesures proposées dans ce mémorandum, l’attribution d’un budget spécial rapatriement qui pourrait être déduit du fonds spécial pour la gestion de la pandémie.
“Le mémorandum s’est basé sur les articles 16 et 17 de la Constitution marocaine, qui évoquent le droit des Marocains à l’étranger. Ils sont aujourd’hui coincés, et bien qu’ils ne fassent pas partie de la diaspora marocaine, ils font aujourd’hui partie de la catégorie qui ne doit pas être lésée”, a dans un premier temps déclaré le président de la commission qui évoque une “quasi-unanimité” concernant dans la nécessité d’accélérer le processus de rapatriement des Marocains bloqués, tout en respectant les mesures sanitaires requises.
“En tant que représentants des Marocains à la chambre des représentants, nous tentons de trouver un équilibre. Les rapatrier est un devoir du gouvernement, en même temps, nous devons bien nous préparer à ce processus”, a déclaré Youssef Gharbi, qui souligne que des mesures suivi psychologique et sanitaire sont prévues dans le mémorandum.
“Ces personnes vivent une crise, et dans toute crise mondiale similaire, il y a des difficultés, mais cela peut être surmonté par des efforts concertés. Cette situation doit être gérée sans en ignorer le volet psychologique. Oui, les responsables ont besoin de temps, mais la gestion de crise doit se faire durant une période raisonnable pour rassurer”, a-t-il ajouté.
À qui la priorité ?
Sur le même ton, le président de la commission précise que des scénarios éventuels de rapatriement figurent dans le mémorandum. “On est conscients que le rapatriement ne se fera pas d’un coup. On a donc proposé de commencer par catégoriser les Marocains selon leur situation. Priorité aux personnes malades, aux personnes en situations difficiles et aux étudiants”, précise Youssef Gharbi. Et d’ajouter : “Le mémorandum comprend également une proposition visant à accélérer le retour des personnes bloquées à Sebta, Melilia et au passage d’El Guerguarat. Cela nécessite un double effort, mais on ne peut pas les ignorer.”
“Priorité aux personnes malades, aux personnes en situations difficiles et aux étudiants”
Le président de la commission s’est montré aussi rassurant concernant les difficultés auxquelles font face les personnes désirant effectuer des virements vers l’étranger. Il annonce “qu’une proposition a été faite afin de rendre les démarches plus flexibles, et que le plafonnement de la dotation touristique soit revu à la hausse”. “Il devrait y avoir une institutionnalisation des procédures, et si nécessaire, nous publierons des notes, voire des lois pour répondre et résoudre ces problèmes”, a-t-il ajouté.
À noter que le mémorandum attire l’attention des responsables sur la situation des personnes immigrées au Maroc. Ses auteurs appellent à la mise en place de mesures pour limiter l’impact du coronavirus sur leur vie quotidienne, surtout que certains sont dans des conditions difficiles.
Patience et optimisme
Youssef Gharbi précise néanmoins que le mémorandum ne fixe pas de date limite, mais appelle sérieusement à l’accélération du processus de rapatriement, qui doit selon lui être entamé le plus vite possible. Concernant les attentes placées autour de la prochaine réunion prévue avec Nasser Bourita, le président de la Commission des affaires étrangères révèle que “des promesses ont été faites pour trouver des solutions. On attend que les responsables partagent avec nous leurs plans, car on doit faire de notre mieux pour rassurer et pouvoir communiquer avec ces Marocains qui sont toujours coincés à l’étranger”.
Pour ce qui est d’une solution prochaine, Youssef Gharbi opte pour l’optimisme. “Personnement, je pense qu’on trouvera bientôt une solution”, a-t-il conclu.