Le gouvernement marocain a signé, le 26 mars dernier, un contrat avec le fabricant de matériel médical Osang Health Care, filiale du groupe sud-coréen Osang, pour l’achat de 100.000 kits de dépistage rapide du Covid-19. C’est l’ambassadeur du Maroc en Corée du Sud, Chafik Rachadi, qui a dirigé l’opération, selon un communiqué du groupe repris par un média local. “Comme nous étions en consultation avec plus de 60 pays à travers le monde, l’ambassadeur du Maroc nous a rendu visite et le contrat a été rapidement conclu”, explique un responsable de l’entreprise.
Suite à l’accord, Osang Health Care s’est engagée à fournir gratuitement 10.000 kits supplémentaires au royaume. Plus tôt, un opérateur public de Roumanie a passé commande pour l’importation de 2 millions de dispositifs similaires.
Alors que le Maroc a suspendu ses liaisons aériennes depuis le 13 mars dernier pour freiner l’épidémie sur son sol, le matériel devrait être livré par un vol spécial de rapatriement de citoyens coréens vivant en Afrique. Le communiqué de la firme coréenne précise que des discussions sont en cours pour permettre aux autorités marocaines de réceptionner la livraison après l’atterrissage de l’avion.
Demande exponentielle
Spécialisé dans le développement de biocapteurs pour mesurer le taux de glycémie, Osang Health Care développe et fabrique des équipements de diagnostic médical et exporte ses produits vers plus de 110 pays. Le 13 mars dernier, les kits de diagnostic du Covid-19 de la firme ont reçu la certification (marquage CE) nécessaire pour être utilisés dans l’Union européenne, et une autorisation d’exportation de la Korean Food and Drug Administration, l’organisme qui autorise la commercialisation des médicaments dans le pays.
Pionniers du domaine, plusieurs équipementiers médicaux sud-coréens font aujourd’hui tourner leurs usines jour et nuit pour répondre à une demande internationale exponentielle. “Nous sommes en mode urgence après l’apparition du nouveau coronavirus”, a déclaré à l’agence de presse coréenne Yonhap un responsable de Seegene, une société locale qui développe des produits de diagnostic in vitro. “Nous exportons actuellement nos kits de test du Covid-19 vers une quarantaine de pays, mais les commandes de l’étranger augmentent rapidement.”
Si au début de l’épidémie les centres spécialisés recherchaient “manuellement” la trace de virus dans les prélèvements naso-pharyngés des patients, à travers une technique appelée RT-PCR qui peut nécessiter jusqu’à six heures de travail, de plus en plus de kits industriels arrivent aujourd’hui sur le marché.
Rapidité record
Contenant des mélanges de réactifs déjà préparés, ces kits permettent de réaliser de façon automatisée des RT-PCR dans des machines que possèdent non seulement les structures publiques importantes, mais également les laboratoires de petite taille et les établissements de santé dans les villes. Sur son site, Osang Health Care avance que son produit, le GeneFinder™ COVID-19 Plus RealAmp Kit, permet de détecter la présence du coronavirus dans un prélèvement en seulement deux heures.
Selon le ministère des Affaires étrangères sud-coréen, 47 pays ont fait part de leur intérêt pour importer des kits de dépistage fabriqués en Corée du Sud, tandis que 39 autres pays en ont demandé dans le cadre d’une aide humanitaire.
Alors qu’il fut un temps le deuxième foyer mondial de l’épidémie de coronavirus, la Corée du Sud est saluée par la communauté internationale pour sa politique sanitaire centrée autour de campagnes de dépistage massives et rapides. Avec près de 20.000 tests réalisés par jour, la Corée du Sud est l’un des pays qui dépiste le plus sa population et qui a le moins de morts, 152 à ce jour.