Fake news : 18 arrestations en moins de 48 heures

En moins de 48 heures, la DGSN a annoncé l’arrestation de 18 personnes soupçonnées d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des informations erronées sur le Covid-19.

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En cas de flagrant délit de désinformation, les personnes inculpées risquent différentes amendes, ainsi qu’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Crédit: AFP

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé pas moins de 18 interpellations en moins de 48 heures, concernant des personnes soupçonnées de diffusion de fausses informations sur le nouveau coronavirus.

Dans un communiqué publié vendredi 20 mars au soir, la DGSN explique que six personnes ont été arrêtées par les services de la police judiciaire de Fès, Inezgane, Azilal, Benguerir et Oued Zem pour “leur implication présumée dans la diffusion et la distribution de fausses informations via les systèmes informatiques, pouvant porter atteinte à l’ordre public et provoquer la panique chez les citoyens”.

La guerre aux fake news

La cellule centrale de suivi et de veille informatique pour la lutte contre les fake news liées à la pandémie avait détecté de faux contenus numériques, diffusés sur les réseaux sociaux et via les applications de messagerie instantanée, précise la DGSN. Ces contenus évoquent de prétendus cas d’infection par le Covid-19, alors que d’autres nient l’existence de cas d’infection par ce virus ou incitent à s’abstenir d’appliquer les mesures de prévention contre la propagation du virus.

Après l’ouverture d’enquêtes judiciaires et la réalisation “d’expertises techniques minutieuses”, les personnes impliquées dans la préparation, la publication et la diffusion de ces faux contenus ont pu être identifiées. Trois d’entre elles ont été placées en garde à vue à la disposition de l’enquête judiciaire ordonnée par les parquets compétents. Les trois autres personnes ont été soumises à des enquêtes préliminaires avant de les déférer, en état de liberté, au parquet général qui a supervisé les enquêtes.

Abou Naim et Mi Naima, cas médiatiques

La veille, la police judiciaire d’El Jadida avait arrêté un “multirécidiviste soupçonné d’implication dans une affaire d’ivresse publique, menace et participation à la réalisation et la diffusion d’une vidéo contenant des données numériques erronées” sur le coronavirus. En cause, une vidéo montrant le suspect portant un masque et des habits semblables à ceux des équipes médicales et prétendant sa contamination au Covid-19. Selon la DGSN, le prévenu menaçait une citoyenne sur la voie publique en faisant semblant de tousser à côté d’elle. Identifié, l’homme a été interpellé et placé en garde à vue.

 

Ces arrestations s’ajoutent aux 11 autres annoncées dans la soirée du 19 mars par la direction d’Abdellatif Hammouchi. Les services de la police judiciaire de Casablanca, Rabat, Chefchaouen, Jerada, El Hajeb, Tiznit, Biougra et Meknès ont en effet arrêté, entre mercredi 18 mars au soir et jeudi, onze personnes, dont quatre femmes, également soupçonnées de propagation de fake news.

La célèbre youtubeuse Mi Naima qui niait dans une vidéo l’existence du coronavirus ou encore le prédicateur salafiste Abou Naim, qui critiquait la décision de fermeture des mosquées, en font partie.