Quand l’Europe a été requalifiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme épicentre de la pandémie le 13 mars dernier, certains pays d’Asie connaissaient quant à eux des plateaux en termes de contamination.
C’est le cas de la Chine, de la Corée du Sud et de Singapour. Trois pays asiatiques dont la politique de lutte contre la coronavirus pourrait inspirer à travers le monde.
Dépistages massifs
La Corée du Sud, qui a été le plus grand foyer de l’épidémie de Covid-19 après la Chine, a fait état vendredi 13 mars du plus faible nombre de nouveaux cas d’infection depuis trois semaines. Pour la première fois, le nombre de patients guéris a dépassé, jeudi 12 mars, celui des nouvelles contaminations, ont annoncé les Centres coréens pour le contrôle et la prévention des maladies (KCDC).
110 nouveaux cas ont été recensés le 12 mars, ce qui porte le total des personnes contaminées en Corée du Sud à 7.979. Le même jour, le nombre de patients complètement guéris et ressortis de l’hôpital s’est élevé à 177, selon la même source.
La Corée du Sud a réalisé plus de dépistages qu’aucun autre pays, à un rythme d’environ 10.000 par jour
Autrefois second foyer le plus important de l’épidémie à ses débuts, la Corée du Sud a su maîtriser la propagation du virus. Le pays qui comptait des centaines de nouveaux cas par jour depuis la fin février a vu le nombre se stabiliser depuis quelques jours.
Et pour cause, la stratégie coréenne est basée sur plusieurs facteurs. Premièrement, l’expérience des maladies respiratoires antérieures comme le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ndlr) qui a fortement sévi dans le pays en 2015, mais également des campagnes massives de dépistage menées dans le pays.
La Corée du Sud a réalisé plus de dépistages qu’aucun autre pays, à un rythme d’environ 10.000 par jour, ce qui a permis de s’attaquer très tôt aux nouveaux foyers d’infection. Mercredi 11 mars, le nombre total de tests effectués s’élevait à 220.000.
Le pays compte 500 cliniques habilitées pour les réaliser, dont une quarantaine de cliniques ambulantes, afin de minimiser les contacts entre malades potentiels et travailleurs de la santé.
Technologie et confinement exceptionnel
D’autres pays ont également réussi à inverser la tendance. C’est le cas de Singapour qui s’est aidé de la technologie et du confinement pour faire chuter la courbe des contaminations. Comme nous l’explique l’épidémiologiste Youssef Oulhote, “à Singapour, les gens pouvaient accéder en temps réel a une cartographie des cas, avec messagerie massive par téléphone”.
En Chine, les mesures de confinement exceptionnelles couplées aux applications qui permettent de suivre en temps réel les cas de contamination dans les villes ont permis de réduire massivement la propagation du Covid-19.
Et malgré l’amélioration de la situation et la reprise partielle des activités dans les usines du pays, les autorités de Pékin ont annoncé dimanche 15 mars que les personnes arrivant depuis l’étranger dans la capitale chinoise seraient placées à compter de lundi dans des centres de quarantaine afin de protéger le pays des cas importés du nouveau coronavirus, a rapporté un média officiel.
Les autorités chinoises ont renforcé les mesures de surveillance concernant les personnes en provenance de l’étranger
Jusqu’à présent, les voyageurs en provenance de l’étranger devaient se placer en auto-quarantaine durant deux semaines, mais désormais seules les personnes faisant état de “circonstances particulières” ne seront pas envoyées dans ces structures, où elles devront s’acquitter du prix de leur séjour, a rapporté dimanche le Beijing Daily, un quotidien officiel.
Les autorités chinoises ont renforcé les mesures de surveillance concernant les personnes en provenance de l’étranger. Tous les vols internationaux atterrissant dans le second aéroport de la capitale, Daxing, sont désormais déroutés vers l’ancien aéroport de Pékin où chaque arrivée est contrôlée et surveillée, a annoncé samedi 14 mars l’agence de presse Xinhua.
La Chine a fait état dimanche de 20 nouveaux cas de contamination par le coronavirus, dont 16 sont des personnes arrivées de l’étranger. Dans le pays, le nombre de cas enregistrés continue de diminuer alors qu’il ne cesse de croître à travers la planète.
(avec Agences)