Coronavirus : le risque de pandémie confirmé par l’OMS

L’épidémie de pneumonie virale a atteint un “plateau” en Chine mais le monde reste menacé de pandémie, a averti l’OMS.

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Dès le mois de mars 2020, la plupart des étrangers résidant habituellement en Chine mais se trouvant alors hors du pays se sont retrouvés dans l’impossibilité de retourner sur le sol chinois. Crédit: AFP

Ce 25 février, ce sont plus de 2.000 cas de contamination, dont plus de 30 mortels, qui ont été enregistrés hors de Chine. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque un risque de pandémie, c’est-à-dire d’épidémie d’ampleur internationale.

Voici une carte pour suivre en direct l’évolution du virus.

La Chine en voie de stabilisation

En Chine, où le nouveau coronavirus est apparu en décembre 2019 sur un marché de Wuhan (centre), le bilan humain du 25 février s’avérait cependant moins dramatique. Le pays a enregistré 71 nouveaux décès au cours des dernières 24 heures, le chiffre le plus bas depuis près de trois semaines.

En dehors de la région de Wuhan, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal en Chine, notamment à Pékin

Le nombre quotidien de nouvelles contaminations est en revanche reparti à la hausse à 508 contre 409 la veille, même s’il reste très inférieur aux chiffres enregistrés il y a encore une semaine. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la situation en Chine est globalement en voie d’amélioration.

En dehors de la région de Wuhan, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal en Chine, notamment à Pékin où la circulation automobile s’intensifiait. Apple a rouvert plusieurs de ses magasins fermés depuis près d’un mois. Mais les universités ne rouvriront pas tant que l’épidémie n’aura pas été maîtrisée, a averti le ministère de l’Éducation.

Selon l’agence spécialisée de l’ONU, l’épidémie a connu un “pic” puis un “plateau” entre le 23 janvier et le 2 février, soit juste après la mise en quarantaine de Wuhan et ses 11 millions d’habitants. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’en a pas moins averti que le monde restait menacé de pandémie.

Pandémie potentielle

Ailleurs dans le monde, l’OMS juge “très préoccupante” l’augmentation soudaine de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. “Nous devons nous concentrer sur l’endiguement (de l’épidémie), tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie”, a déclaré le directeur général de l’OMS, lundi 24 février à Genève.

Après un pic de 231 nouvelles contaminations annoncées le 24 février, la Corée du Sud a connu un reflux, avec 60 nouveaux cas répertoriés mardi. Deuxième foyer mondial derrière la Chine, la Corée du Sud compte désormais 893 patients contaminés, dont huit mortellement.

L’Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d’une dizaine de communes du Nord

Les États-Unis ont annoncé qu’ils pourraient “réduire” un exercice militaire prévu au printemps avec l’armée sud-coréenne. Quelque 37.000 soldats américains sont stationnés dans ce pays. Le Japon, qui a annoncé le décès d’un quatrième passager issu du paquebot contaminé Diamond Princess, a décidé de reporter sept matches de football qui devaient se jouer mercredi 26 février.

En Europe, l’Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d’une dizaine de communes du Nord. Rome organise le 25 février dans l’après-midi une réunion des ministres de la Santé de pays voisins (France, Suisse, Autriche, Slovénie, Croatie, Allemagne ainsi que l’UE) afin de déterminer “des lignes d’action communes” face à l’épidémie. La Commission européenne a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas dans l’immédiat le rétablissement de contrôles aux frontières à l’intérieur de l’UE.

En Iran, une équipe d’experts de l’OMS est attendue dans la journée, au lendemain de l’annonce d’un bilan de 12 morts, le plus lourd en dehors de la Chine. Inquiets de la contagion, l’Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Irak et l’Afghanistan ont fermé leur frontière ou restreint les échanges avec l’Iran. Cinq pays de la région ont annoncé, lundi 24 février, des premiers cas de contamination : Afghanistan, Bahreïn, Koweït, Irak et Oman.

Aux États-Unis, l’administration Trump prévoit de consacrer 2,5 milliards de dollars (24 milliards de dirhams) à la lutte contre la maladie. Jusqu’à présent, 53 cas de coronavirus ont été recensés dans ce pays, dont 39 personnes rapatriées de Chine et du navire de croisière Diamond Princess.