Le Koweïtien accusé de pédocriminalité a quitté le Maroc

Malgré une interdiction de quitter le territoire et des garanties présentées par son ambassade, le ressortissant koweïtien accusé d’avoir violé une mineure de 14 ans à Marrakech a pu fuir le pays.

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Yassine Toumi/TelQuel

Poursuivi pour viol et exploitation d’une mineure de 14 ans à Marrakech, un Koweïtien a réussi à quitter le territoire marocain.

La section d’Al Menara-Marrakech de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et les organisations des droits de l’homme et de la femme ont été surprises d’apprendre, lors d’une réunion tenue le 11 février avec le premier président de la cour d’appel de Marrakech, que l’accusé dans cette affaire (…) A.M.S.A. a quitté le territoire national quelques heures après avoir obtenu sa libération provisoire du tribunal lors de l’audience du mardi 28 janvier 2020, et ce, malgré les garanties écrites présentées par l’ambassade de l’État du Koweït à la justice marocaine”, déplore l’AMDH dans un communiqué publié dans la soirée.

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Pourtant, après le tollé suscité par sa remise en liberté, le prévenu avait été interdit de quitter le Maroc. “Une mesure de précaution” prise après que le parquet a décidé, le 3 février dernier, de faire appel de la décision de liberté provisoire, nous avait indiqué une source proche du dossier.

Pour l’AMDH, qui s’est constituée partie civile dans cette affaire, l’interdiction de quitter le territoire n’a finalement servi à rien.

Couverture politique

L’association soupçonne également le prévenu d’être impliqué dans un réseau de traite d’êtres humains. Elle estime que l’accusé “a bénéficié d’une couverture politique et financière” qui a permis à son ambassade de le faire fuir. “Nous considérons cela comme une ingérence flagrante dans les affaires judiciaires du Maroc, contraire aux normes diplomatiques”, s’indigne l’AMDH.

L’homme de 44 ans avait été placé en garde à vue le 5 décembre dernier, puis en détention provisoire. Lorsqu’il a été déféré devant le juge d’instruction, il a présenté une demande de renonciation à toute poursuite judiciaire, signée par la mère de la victime. Le juge d’instruction s’est toutefois aligné sur la décision du parquet et a décidé de le poursuivre en état d’arrestation.