Si le nombre de journalistes tués dans le monde a presque été divisé par deux en 2019 par rapport à l’année précédente, les professionnels des médias demeurent confrontés à des risques graves, l’impunité qui entoure les crimes contre eux étant presque totale, souligne l’organisation onusienne dans un communiqué, ce mardi 21 janvier.
894 journalistes tués depuis 2010
L’Observatoire de l’UNESCO sur les journalistes assassinés a enregistré 56 décès de mort violente en 2019, contre 99 en 2018, soit le bilan le plus faible depuis plus de dix ans. Au total, l’UNESCO a recensé 894 assassinats de journalistes au cours de la décennie 2010-2019, avec une moyenne annuelle de près de 90 meurtres.
Selon la même source, des journalistes ont été assassinés sur tous les continents, avec 22 meurtres en Amérique latine et aux Caraïbes, soit le nombre le plus élevé, 15 en Asie et au Pacifique et 10 dans la région arabe.
Les journalistes ne sont pas seulement exposés à des risques extrêmes lors de la couverture de conflits armés. Ils sont également visés lorsqu’ils font des reportages sur la politique locale, la corruption et la criminalité, souvent dans leur ville de résidence. En 2019, six cas sur dix (61 %) concernent des pays qui ne connaissent pas de conflit.
“Atteinte au débat démocratique”
L’UNESCO souligne qu’une minorité des agresseurs ou des assassins de journalistes sont poursuivis devant la justice, avec un taux d’impunité “scandaleusement élevé” estimé à près de 90 %. Moins d’un cas sur huit enregistré par l’UNESCO depuis 2006 est actuellement considéré comme résolu.
“L’UNESCO reste profondément troublée par l’hostilité et la violence dont sont victimes de trop nombreux journalistes à travers le monde. Cela porte atteinte au débat démocratique”, souligne la directrice générale de l’organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le communiqué.
(avec MAP)