Le roi Mohammed VI a présidé, lundi 13 janvier au Palais royal de Rabat, la cérémonie de signature de la convention-cadre pour la réalisation du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui mobilise des investissements de l’ordre de 115,4 milliards de dirhams.
Le programme sera financé à hauteur de 60 % par le Budget général de l’État et 39 % par les acteurs concernés, particulièrement l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), le reste dans le cadre du partenariat public-privé. Cette convention définit les conditions et modalités d’exécution et de financement de ce programme qui vise la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette ressource vitale, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.
20 nouveaux barrages pour 5,3 milliards de mètres cubes
L’amélioration de l’offre hydrique passera notamment par la construction de barrages (61 milliards de dirhams), la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, surtout dans le secteur agricole (25,1 milliards), le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural (26,9 milliards), la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts (2,3 milliards) ainsi que la communication et sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de son utilisation (50 millions de dirhams).
Au sujet de la question de l’amélioration de l’offre hydrique, le programme prévoit la construction de 20 grands barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards de mètres cubes, avec une enveloppe budgétaire de 21,91 milliards de dirhams, selon le ministre de l’Équipement Abdelkader Amara. La construction de ces nouveaux barrages permettra de porter la capacité de stockage globale du royaume à 27,3 milliards de mètres cubes.
160 000 agriculteurs bénéficiaires, selon Aziz Akhannouch
Concernant l’irrigation des cultures agricoles, le programme table sur une superficie globale de 510 000 ha et bénéficiera à 160 000 agriculteurs, selon le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch. Ce volet, qui mobilise des investissements de l’ordre de 14,7 milliards de dirhams, porte notamment sur la poursuite de la réalisation du programme national d’économie d’eau d’irrigation qui devra mobiliser une enveloppe budgétaire de près de 9,5 milliards de dirhams, et vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte sur 350 000 hectares.
Pour ce qui est de l’accès des populations à l’eau potable, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a annoncé que le programme visera la création de 659 centres d’approvisionnement en milieu rural, pour un coût de 5 milliards, afin de généraliser les raccordements individuels. Cette mesure concernera 7 876 douars, pour une enveloppe estimée à 9,68 milliards de dirhams, ce qui permettra la généralisation de l’approvisionnement en eau potable des douars du pays.
Les terrains de golf en première ligne
Le programme vise également à étendre à 78 % la couverture du réseau de distribution d’eau dans les centres urbains. Pour ce qui est de la réutilisation des eaux usées traitées, est prévu un programme national intégré d’assainissement en milieux urbain et rural, et la réutilisation des eaux usées traitées qui doit bénéficier à 128 villes et 1 207 communes rurales, ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation d’espaces verts.
La première tranche du programme 2020-2027 permettra la mobilisation de 100 millions de mètres cubes par an, et ce, à travers la réalisation de 87 projets, dont 22 pour l’irrigation des terrains de golf.
(avec MAP)