Pour Abdelilah Benkirane, le PJD doit sa pérennité essentiellement à son “référentiel islamiste”. Lors d’une rencontre, mardi 7 janvier, avec la jeunesse de son parti qui a fait le voyage de Tanger au domicile de l’ancien secrétaire général du parti de la lampe, il a expliqué les raisons de la chute des mouvements de gauche “à travers le monde”. Et n’a pas manqué de vanter le référentiel solide qu’est l’islam pour des partis comme le PJD qui, selon lui, n’ont pas été fondés pour remporter des élections, mais pour “participer à la réforme” de la société.
La chute de la gauche, by Benkirane
“Dans le passé, les mouvements de gauche dominaient le monde. Au Maroc aussi, les gauchistes tenaient les lycées et universités. Plus t’étais à gauche, plus les gens te suivaient. Puis à un moment, par la force divine, les choses ont changé, la gauche s’est retrouvée à genoux, et une puissance comme l’Union soviétique s’est évaporée en un claquement de doigts”, a déclaré Abdelilah Benkirane à la jeunesse tangéroise du PJD.
Selon l’ancien chef de gouvernement, quand la gauche a perdu toute crédibilité et structuration, “il ne lui restait plus rien”. Si Abdelilah Benkirane a donné cet exemple, c’est pour souligner que “l’islam est une valeur sûre” à laquelle les partis peuvent se raccrocher pour garantir leur stabilité. “Je compare notre référentiel islamique à de l’or, car il ne s’use jamais avec le temps”, a déclaré l’ancien numéro un du PJD. L’ancien chef de gouvernement a appelé la jeunesse de son parti à “protéger” cette base qu’est la religion, quoi qu’il arrive, “en gagnant les élections ou en les perdant, quitte à ce que ça nous mène en prison, si c’est la volonté de Dieu”.
Le dirigeant emblématique du PJD estime que le référentiel religieux de son parti a participé à la pérennité du parti, malgré plusieurs périodes très compliquées. Pourtant, il rejette l’idée que c’est pour l’islam que le PJD est à la tête du gouvernement. “Ils disent (les détracteurs, ndlr) que les gens votent pour nous parce qu’on est religieux. C’est faux. Ils le font parce qu’ils croient en nous, en nos principes. Ils nous ont déjà fait confiance et ne l’ont pas regretté”, a souligné Benkirane lors de son intervention.
“L’autocritique pour avancer”
“Le mouvement islamiste dans le monde entier a changé d’orientation pour aller vers la critique des autres courants, en oubliant de donner l’exemple”, a estimé Abdelilah Benkirane, appelant les siens à souvent effectuer l’exercice de l’autocritique pour pouvoir avancer. “Il est normal d’en vouloir à l’État pour plusieurs choses. Mais il faut commencer à faire de l’autocritique pour régler nos problèmes. Commençons par nous-même.”
“Les élections, les postes à responsabilités… je considère que ce sont des détails. Ce n’est pas pour ces raisons que le parti a été fondé. Notre but a toujours été de participer au développement et à la réforme de la société”, a-t-il affirmé, avant de rappeler que les positions du PJD ont changé à travers le temps. “Souvenez-vous qu’on refusait tout ce qui venait de l’État et de ses institutions. Puis à un moment, on s’est dit que pour avancer et être entendus, on devait faire les choses correctement vis-à-vis des lois qui régissent notre pays. Nous avons créé une association, avant de devenir un parti politique”, s’est souvenu le dirigeant emblématique du parti de la lampe, un brin nostalgique.
Critique tout court
Ces institutions du pays, Abdelilah Benkirane se dit prêt à les défendre bec et ongles contre ceux qui peuvent y porter préjudice “en faisant mal leur travail”. “Si ceux qui se disent musulmans religieux appliquaient vraiment les principes de cette religion dans leur métier tous les jours, le pays serait dans un bien meilleur état”, martèle-t-il avant d’énumérer les conséquences de ce manque de principes religieux, qui selon lui, participent grandement à la normalisation du mensonge et de la corruption. “On a besoin d’une révolution dans nos vies et nos principes pour espérer mieux pour la patrie”, a ajouté Benkirane qui considère que le fait d’être guidé par Amir Al Mouminine le roi Mohammed VI est un “cadeau de dieu”.
“On est dans un pays musulman, on n’a pas besoin de le rappeler, et on est guidés par Amir Al Mouminine. Ce sont les deux premiers principes qui ont fondé ce pays, puis viendront s’ajouter d’autres principes comme la démocratie, la liberté, etc. Nous devons à tout prix défendre cet héritage historique. On doit faire opposition à toute personne qui remettra en doute ces deux bases, qu’elle soit consciente ou inconsciente, car elle cherche à détruire la nation”, a-t-il conclut.