Plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles des journalistes, des militants et des personnalités politiques, se sont retrouvées ce samedi 28 décembre devant le Parlement à Rabat pour prendre part à une manifestation contre l’arrestation du journaliste et militant Omar Radi.
Pour rappel, ce dernier a été placé en détention puis présenté devant le tribunal de première instance de Casablanca le 26 décembre après avoir été poursuivi pour “outrage dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion de cet exercice, envers un magistrat, un fonctionnaire public, un commandant ou agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d’objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendus publics”. Selon sa défense, le journaliste de 33 ans est poursuivi pour un tweet où il dénonçait le verdict du juge Lahcen Tolfi contre les militants du Hirak, publié en avril dernier.
Devant le Parlement ce 28 décembre, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la libération d’Omar Radi et au respect de la liberté d’expression. Des manifestations similaires se sont tenues à Casablanca, mais aussi à Paris.
Pour rappel, Omar Radi, qui souffre de problèmes de santé selon ses proches, s’est vu refuser la liberté provisoire lors de la première audience de son procès.
Selon des groupes de soutien au journaliste et militant, ce dernier a pu consulter des médecins à la prison d’Oukacha où il est détenu. “Une partie de ses médicaments a pu lui être fournie”, selon les mêmes sources. Le journaliste et militant ne pourra pas recevoir de visites de ses proches jusqu’au 1er janvier 2020, soit six jours après son placement en détention.
Mise à jour importante : L'avocat de Omar Radi a pu le rencontrer. Il a un très bon moral et a pu consulter des médecins. Une partie de ses médicaments a pu lui être fournie. https://t.co/VcCzX029HU
— Free Omar Radi (@FreeOmarRadi) December 27, 2019
Condamné par l’Association marocaine des droits humains (AMDH) ainsi que plusieurs journalistes et membres de la classe politique, le placement en détention d’Omar Radi a également été critiqué par Human Rights Watch (HRW). Dans un communiqué publié ce 28 décembre, l’ONG a exhorté les autorités à “libérer immédiatement” le journaliste et militant. “Sa détention et son procès injustifiés surviennent dans une atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes, dissidents et artistes marocains qui s’expriment sur les réseaux sociaux”, a déclaré dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.
Les poursuites engagées contre Omar Radi interviennent quelques jours après la condamnation du Youtubeur Moul Kaskita pour “offense au roi” à quatre ans de prison ferme. Elle intervient également après l’arrestation du militant Abdelali Bahmad pour “outrage au drapeau et atteinte à l’intégrité territoriale”. La prochaine audience du procès du journaliste et militant aura lieu le 2 janvier.