Avortement : le Conseil des oulémas ne lâche rien

Le Conseil supérieur des oulémas s’est exprimé concernant le débat sur la légalisation de l’avortement, appelant à “l’ijtihad” et réaffirmant son adhésion aux conclusions de la commission royale créée en 2015.  

Par

Aicpress

Les dispositions du Code pénal concernant l’avortement (chapitre VIII, section I, de l’article 449 à l’article 458) ne devraient connaître aucune modification, “sauf ce qu’exige l’intérêt et permet l’ijtihad”. C’est l’avis du Conseil supérieur des oulémas, dans un communiqué relayé par la MAP le 2 décembre au soir.

Dans le cadre de l’ijtihad

Pour le Conseil, les dispositions contenues dans le Code pénal sont la seule référence concernant la question de l’avortement. Les oulémas ajoutent que l’élaboration de cette loi est le fruit d’un travail laborieux et de concertations auxquels ont pris part plusieurs institutions, dont le Conseil supérieur des oulémas. Le document souligne toutefois que “chaque partie autorisée pourra réviser son avis, dans le cadre permis par la loi”.

Le communiqué ajoute qu’à l’exception des cas où “l’ijtihad” est recommandé (troisième source du droit musulman après le Coran et la Sunna, ndlr), “aucune personne n’est habilitée de surpasser une partie compétente d’une manière à impliquer le Conseil supérieur des oulémas dans un débat clos, donnant l’impression que ledit conseil était absent et n’assume pas ses responsabilités, et exploitant cette implication dans une polémique à caractère politique”. Le Conseil des oulémas, présidé par le roi Mohammed VI, refuse ainsi que ce débat d’ordre public devienne une polémique à caractère politique.

Recadrage

Avec ce communiqué, le conseil riposte à Abderrahim Chikhi, le président du Mouvement unicité et réforme (MUR), qui avait appelé à une prise de position du Conseil supérieur des oulémas concernant le débat autour de l’avortement.

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Le 11 octobre dernier à Rabat, lors de son intervention à la conférence sur les libertés individuelles organisée par le MUR, Abderrahim Chikhi avait déclaré que “lorsqu’un groupe appelle à modifier la loi, nous ne le considérons pas comme une menace mais comme exerçant sa liberté individuelle dans le cadre de la Constitution et la loi”. Il avait également estimé que “le discours religieux et islamiste entre en confrontation directe avec ces appels, et pourtant, nombre de ces appels sont vrais et réels et il convient de les écouter et les examiner”.

 

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