Appelée à devenir le nouveau hub économique du royaume, la région Souss Massa attire déjà les vues. Hasard des choses, une semaine seulement après le discours de la Marche verte prononcé par Mohammed VI, dans lequel le roi appelait la région d’Agadir à devenir “un pôle économique reliant les parties septentrionale et méridionale du Maroc”, se tenait à Rennes le 15 novembre un atelier du Conseil régional de Bretagne sur une mission technique réalisée dans la région marocaine.
C’est en ce sens que le Maroc figure comme l’un des “pays prioritaires de coopération pour la région Bretagne”, a expliqué Jacques Le Vagueresse, directeur des Relations internationales au Conseil régional de Bretagne. La réflexion a mûri suite à une visite technique réalisée par des experts et représentants de la région, en septembre dernier à Agadir. Un intérêt long de plusieurs mois, et qui a vu plusieurs tractations menées entre le tissu économique breton et la présidence de la région Souss Massa, sous la médiation du consulat général du royaume en Bretagne.
Similitudes régionales
“Nous avons su anticiper le discours royal”, sourit Najoua El Berrak, consule générale en poste à Rennes. Et de poursuivre : “C’est dès le mois de février 2019 que nous avons pensé à mettre les deux régions en discussion”. C’est ainsi que le 6 février dernier, une conférence économique avait lieu dans la capitale bretonne, entre la Chambre de commerce et d’industrie d’Ille-et-Vilaine et le consulat général, en présence de plusieurs représentants de la région Souss Massa.
Depuis, des représentants marocains ont pris part aux deux dernières éditions du Space, un salon de référence en France sur l’élevage. “Le consulat a œuvré pour rapprocher ces deux régions, qui présentent un certain nombre de similitudes”, poursuit, pour TelQuel, Najoua El Berrak.
Des similitudes prises en compte par le Conseil régional, notamment dans de nombreux domaines comme la pêche ou le tourisme. Jacques Le Vagueresse s’est dit “content du dialogue franc et transparent” avec les représentants de la région Souss Massa, évoquant des “capacités” indéniables dans la région. Organisées en réseaux, les entreprises de la région ont d’ores et déjà fait part d’un intérêt qui pourrait se concrétiser au cours des prochains mois. Une possibilité importante pour un tissu économique dont la réputation est d’avancer groupé et au compte-gouttes sur les projets.
Les secteurs concernés sont nombreux : le tourisme, l’informatique, l’éducation supérieure, mais surtout l’industrie agroalimentaire avec les métiers liés à l’agriculture et la pêche dans lesquels sont ancrés plusieurs acteurs de ce tissu économique.
Dans les deux sens
Des deux côtés, on viserait un accord “gagnant-gagnant”, qui ne s’arrêterait pas aux seules possibilités d’investissements d’entreprises bretonnes. Ces derniers ont fait part de leur intérêt sur l’expérience marocaine de gestion des eaux et dont ils comptent tirer des bénéfices et échanges de bons procédés dans le cadre de l’échange.
Dans son discours, Mohammed VI avait fait part de cet aspect “central” de la région Souss Massa, trait d’union entre le nord du Maroc davantage développé économiquement et les Provinces du Sud, mais aussi le reste du continent. C’est également dans cet esprit de porte d’entrée sur le marché africain que les entrepreneurs bretons ont pensé leur relation avec la région d’Agadir dans un premier temps, et d’autres villes du royaume. Une coopération triangulaire a d’ores et déjà été évoquée, entre la Bretagne, le Maroc et le Burkina Faso.
[Club Maroc] ce matin au @WTCbretagne : Retour de la délégation technique du Conseil Régional et témoignages d’entreprises. Interventions de @regionbretagne, @GROUPESALVEO, SOMALOIR, @DBSchenker. Un atelier organisé en partenariat avec @ActiaGroup pic.twitter.com/jcxSXg7PbY
— WTC Rennes Bretagne (@WTCbretagne) November 15, 2019
La Bretagne n’est pas la seule région du Grand Ouest français a avoir des vues sur le royaume. Le 11 novembre, une délégation d’une dizaine d’entrepreneurs normands a effectué un séjour entre Casablanca et Rabat, durant deux jours, en vue de sonder d’éventuelles possibilités d’investissements.
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