Transat Jacques-Vabre : les plus beaux bateaux de course croisent au large du Maroc

Partis le 27 octobre du Havre, en France, les bateaux en tête de course de la 14e édition de la Transat Jacques-Vabre pointent au large des côtes marocaines dans leur route vers Salvador de Bahia, au Brésil. Une flotte composée des plus beaux bateaux de régate hauturière, barrés par les meilleurs skippers du monde.

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Charal, skippé par Jérémie Beyou et Christopher Pratt pointe en tête du classement de Transat Jacques Vabre le long des côtes marocaines. Crédit: Jeremie Beyou / Facebook

Enfin, les alizés marocains ! Partis le 27 octobre du Havre, en Normandie, les bateaux en tête de la Transat Jacques-Vabre viennent, depuis les premières heures du 31 octobre, chercher le vent près des côtes marocaines dans leur course vers Salvador de Bahia, au Brésil, 4350 miles plus loin. Sur la ligne de départ, ils étaient 59 équipages en duo, prêts à en découdre à bord de leurs bateaux répartis en trois catégories : les monocoques de 40 pieds (Class40), les trimarans de 50 pieds (Multi50), et les Imoca, monocoques de grande taille (60 pieds).

 

La position des concurrents de la Transat Jacques-Vabre, le 31 octobre à 16 heures (GMT).Crédit: Capture Géoracing

Cette dernière, catégorie reine de la course au large, est constituée d’une flotte de bateaux qui sont de véritables concentrés d’innovations, entre architecture navale, matériaux composites, autonomie énergétique, technologies embarquées… Les plus récents d’entre eux sont équipés depuis quelques années de “foils”, des appendices en forme d’ailerons qui permettent aux bateaux de “déjauger” et ainsi de réduire leur surface immergée… en gros, d’aller plus vite en planant au-dessus de l’eau.

C’est sur un bateau de ce type que Jérémie Beyou et Christopher Pratt menaient la course dans leur catégorie le 31 octobre au soir, à quelques miles des côtes marocaines sur le bateau Charal. Ils étaient au coude à coude avec Charlie Dalin et Yann Elies sur Apivia. Suivis de près par Sam Davies et Paul Meilhat sur Initiatives-Coeurs et le vainqueur du dernier Vendée Globe, Armel Le Cleac’h, à bord de Banque Populaire avec la jeune Clarisse Cremer. Ils font partie des concurrents qui ont choisi une option sud pour aborder en douceur la zone de hautes pressions (un anticyclone) qu’il faut traverser pour prendre son ticket pour l’alizé.

Etat du vent en Atlantique le 31 octobre au soir.Crédit: Capture Géoracing

Dans cette zone de faibles vents, l’air frais est à aller chercher au plus près des côtes marocaines. C’est d’ailleurs ce que fait le duo Thibaut Vauchel-Camus/Frederic Duthil sur son trimaran Solidaires en peloton. Ces derniers sont venus chatouiller le Cap Sim avant d’empanner (changement de bord) en début de soirée. Les skippers préfèrent en effet ne pas non plus aller trop loin au sud-est pour éviter de tangenter de nuit la côte marocaine qui fourmille de barques de pêche non éclairées… Lancé à plus de 20 nœuds (environ 40 km/h), l’abordage pourrait être dramatique.

Et car en voile, la distance la plus rapide entre deux points n’est pas forcément la ligne droite, une autre partie de la flotte des Imoca a préféré une route beaucoup plus à l’ouest, sous l’influence du système dépressionnaire des Açores. Si, pour l’instant, cette option fait pointer des favoris comme le Britannique Alex Thomson sur son tout nouveau Hugo Boss en queue de classement, elle pourrait finir par s’avérer payante pour filer droit vers l’Equateur.

De leur côté, les Class40, moins véloces, sont actuellement au large des côtes du Portugal. Freinés par un vent de sud qui leur fait face, ils naviguent à une vitesse comprise entre 7 et 10 nœuds. Le duo Nebout-De Pavant mène la barre sur Made in Midi à une vitesse de 9 nœuds et rattrape désormais les derniers Imocas du classement.

La compétition compte trois abandons depuis le départ lancé dimanche. Pour ceux toujours en course, reste à voir si le record de 2017 établi en 7 j 22 h 7 min 27 s, par Thomas Coville et Jean-Luc Nelias sur Sodebo Ultim, sera battu cette année. Rendez-vous au Brésil !