C’est une militante convaincue des droits des femmes qui vient d’être nommée à l’Habitat. Nouzha Bouchareb, membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP) et coordinatrice du Comité de l’information et de la communication du parti, a la question du genre chevillée au corps. Il s’agit là de l’un de ses principaux chevaux de bataille tant elle a travaillé sur la question de la représentativité des femmes au sein des instances politiques.
Une action qu’elle mène avant tout au sein du parti conservateur. Le 6 juillet dernier, à Bouznika, elle a été élue à la tête de l’Organisation de la femme harakie, l’aile féminine du Mouvement populaire. Une élection à l’unanimité pour cette Tangéroise impliquée dans les questions de parité.
Diplômée de l’école Mohammadia d’ingénieurs, spécialité Environnement et développement territorial, et lauréate de l’ISCAE (Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises), Nouzha Bouchareb est présidente du Connecting Group International, un réseau œuvrant au renforcement du pouvoir des femmes dans les institutions.
C’est ainsi qu’en mai dernier, elle a animé une journée d’étude sous le thème de la “position des femmes dans les instances politiques au Maroc”. L’occasion pour elle de dresser un tableau peu élogieux de la situation dans le Royaume, évoquant un “retour en arrière sur certains acquis”. Et de constater : “La femme n’est actuellement représentée au Parlement qu’avec 18 %, alors que les conventions internationales recommandent un seuil de 30 %”.
Sa nouvelle nomination au maroquin de l’Habitat et de l’aménagement du territoire vient accentuer ce constat. Au sein du nouveau gouvernement El Othmani, elles ne sont que 4 ministres sur 23 à être des femmes.
Nouzha Bouchareb devra prendre le relais de Abdelahad El Fassi Fihri, nommé en janvier 2018 dans un ministère au sein duquel il était chargé de définir et de fédérer les différents acteurs de l’Habitat autour d’une vision cohérente, présentée dans une feuille de route en novembre 2018 et attendue pour 2030.
Elle devra faire face à l’urgence de répondre au manque d’offre de logements à destination des classes moyennes et vulnérables, mais aussi gérer l’épineuse question des normes en construction. Enfin, Nouzha Bouchareb devra s’atteler au démantèlement des bidonvilles, un vieux serpent de mer attendu depuis le début des années 2000. Vaste chantier.
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