Pour Mortada Iamrachen, la direction des prisons est responsable de mauvais traitement

Dans une lettre relayée par ses proches le 28 août, Mortada Iamrachen tient la DGAPR responsable des conséquences de ses conditions de détention. L'activiste rifain, poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste, exhorte le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme à "retrousser les manches".

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El Mortada Iamrachen. (c) DR

N’est-ce pas mon droit, en tant que citoyen de ce pays, d’exiger que ma dignité soit maintenue entre les murs de la prison ? N’est-il pas honteux que la Délégation pénitentiaire fasse une déclaration niant que j’ai été battu sans demander au Délégué général d’ouvrir une enquête sur ce que j’ai subi ? », s’interroge l’activiste El Mourtada Iamrachen, condamné à 5 ans de prison ferme, dans une lettre relayée le 28 août par ses proches.

Depuis sa cellule individuelle dans la prison Salé 2 (Zaki), la seule figure du Hirak rifain poursuivie pour une affaire « liée au terrorisme » tient la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) « responsable » des conséquences de ses conditions de détention, n’ayant pas pris la peine d’ouvrir une enquête sur « les actes de torture » .

Cette missive est une réponse au communiqué de l’institution qui exprimait, mi-août, son « indignation », suite « au comportement de certaines personnes qui diffusent de fausses informations sur les réseaux sociaux pour servir leurs propres intérêts ». Un communiqué qui intervient suite aux publications de l’association Thafra (réunissant les familles des détenus), qui déclarait avoir appris plus tôt que « le prisonnier politique El Mourtada Iamrachen » serait « soumis à un harcèlement répété de la part de l’administration pénitentiaire locale Salé 2 ».

Dans sa lettre, Mortada Iamrachen s’adresse également au ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid : « Vous avez accepté de prendre cette responsabilité. Il vous incombe de retrousser les manches, car la situation est devenue intolérable ». Il appelle en outre les « Marocains libres, en particulier des organisations de défense des droits de l’Homme » à le soutenir dans ce qu’il qualifie de « calvaire ».