L’assemblée générale extraordinaire de la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) pourrait bien décider de l’issue du boycott estudiantin en cours depuis le mois de mars. La réunion avait été annoncée dans la matinée de samedi. Des représentants de la CNEM se sont entretenus avec les représentants des ministères de la Santé et de l’Enseignement pour parvenir à un accord définitif entre les étudiants et le gouvernement.
Contactée par TelQuel, une source au sein de la CNEM résume : “Nous avons tenu une réunion officielle avec le ministre (de l’Enseignement, NDLR) sur laquelle nous nous sommes basés pour rédiger et concrétiser un PV d’accord. Aujourd’hui, on le présente aux étudiants pour qu’il soit voté lors d’assemblées générales. […] Si ce PV est accepté, nous nous réunirons avec les doyens des universités à Rabat pour discuter des modalités de reprise. Une fois cela fait, nous signerons et officialiserons le PV d’accord”.
Les modalités d’un deal
Mais que prévoit le projet d’accord scellé par la CNEM et l’Exécutif ? “Concernant la sixième année en médecine dentaire, nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’elle sera bloquée jusqu’à ce que les conditions soient plus claires. Une commission sera créée et les étudiants seront impliqués de manière à vérifier que les conditions, notamment matérielles, soient satisfaites. Il s’agit notamment du nombre de fauteuils, du matériel, des consommables, du corps professoral et de l’accès des étudiants de sixième année de médecine dentaire aux cabinets des dentistes avec un carnet pédagogique pour pouvoir bénéficier d’une formation dans le secteur libéral”, nous confie notre source au sein de la CNEM.
L’accord prévoit également la création de postes dans le but, notamment, de permettre l’accès des étudiants issus des facultés de médecine privées d’accéder au marché de l’emploi. “150 postes supplémentaires seront créés chaque année pendant cinq ans. Cette année, à l’échelle nationale, 1.300 postes ont été ouverts. Ce qui signifie que 1.450 postes seront ouverts l’année prochaine, puis 1.600 l’année suivante. À l’issue de ces cinq ans de hausse continue, nous avons obtenu la garantie qu’il n’y aura pas de baisse du nombre de postes. Il s’agira soit d’une stagnation, soit d’une augmentation”, détaille notre interlocuteur.
Autre point négocié et voté lors de cette journée, la suppression de l’épreuve de titres. Notre source nous explique : “quand nous passons le résidanat, il y a quatre grandes épreuves qui comptent dans le classement, plus la note de suivi continu autrement appelée épreuve de titre. Celle-ci regroupe les notes obtenues de la première année à la cinquième année. Elle sera supprimée”.
Selon notre interlocuteur, un communiqué du gouvernement devrait être publié pour sceller définitivement l’accord avec la CNEM, en cas de vote favorable des étudiants. A l’heure où nous publions, la décision finale n’a pas été arrêtée par la CNEM, qui procédait encore au dépouillement des voies. Mais on sait déjà que les facultés de médecine de Casablanca, Tanger et Agadir ont voté contre cet accord avec l’Exécutif, contrairement à celle de Rabat.
Si les étudiants sont en majorité pour l’accord proposé par l’Exécutif, le mouvement cessera. En cas de rejet de la proposition de l’Exécutif, le mouvement de boycott continuera et la marche nationale précédemment annoncée par la CNEM le 29 juillet dernier se tiendra bien à Rabat le 1er septembre.
Pour rappel, le boycott des étudiants en médecine est observé depuis le 25 mars 2019. Différents points revendicatifs des étudiants n’avaient toujours pas été satisfaits par le gouvernement, malgré plusieurs réunions de négociations entre la CNEM et les représentants de l’Exécutif courant du mois de juillet.