Human Rights Watch dénonce une "'arrestation arbitraire" d'Ahmed Benchemsi

Dans un communiqué publié le 20 août, Human Rights Watch (HRW) a réagi aux récentes déconvenues en Algérie, d'Ahmed Reda Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour le Maghreb et Moyen-Orient de l'ONG.

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Les mauvais traitements subis par Benchemsi sont un rappel sérieux des risques auxquels sont confrontés tous les jours les défenseurs des droits de l’Homme algériens qui dénoncent les abus du gouvernement”, a alerté Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch . Dans un communiqué publié ce 20 août, le bureau new-yorkais de l’ONG a dénoncé l‘arrestation et les conditions de détention, en Algérie, d’Ahmed Reda Benchemsi directeur de la communication et du plaidoyer pour le Maghreb et Moyen-Orient de Human Rights Watch.

Celle-ci est qualifiée d’ « arbitraire »  par l’ONG qui rappelle qu’Ahmed Benchemsi “a été placé en détention par la police le 9 août, à 14h00, alors qu’il observait la marche qui se déroulait à Alger pour le 25e vendredi consécutif en faveur de la démocratie, revient la publication de l’ONGI. Et d’ajouter : « son téléphone et son ordinateur portable ont été confisqués et on lui a demandé de fournir les mots de passe pour accéder à ces deux appareils, ce qu’il a refusé de faire ».

Longtemps sujette à discussion, la présence d’Ahmed Reda Benchemsi à Alger a été justifiée par Kenneth Roth : « Ahmed Benchemsi était à Alger et ne faisait que son travail, observant les conditions des droits de l’homme  […]au nom de l’organisation ». Le lendemain de l’interpellation, le quotidien El Watan  affirmait  pour sa part « qu’il ne se trouv[ait] pas en Algérie dans le cadre d’une mission officielle ».

“Menaces de violences physiques”

Le reste de la publication donne davantage de détail sur les jours qui ont suivi l’interpellation de l’ancien journaliste marocain. Libéré à minuit, le 9 août, Ahmed Reda Benchemsi était cité à comparaître au poste de police le 13 août. À la convocation, aucune charge n’est retenue à son  encontre dans un premier temps et il est à nouveau cité à comparaître le lendemain. La tournure et le ton changent dès lors. « Benchemsi se présente avec un avocat, Salah Dabouz, le 14 août. La police lui demande de « manière agressive » de fournir ses mots de passe, ce qu’il refuse encore de faire » détaille HRW. Avant d’ajouter : « Après quatre heures, on lui demande de revenir le lendemain matin pour comparaître devant le procureur ».

Le 15 août, et après une attente de « huit heures sans voir le procureur », il est de nouveau convoqué devant le représentant du ministère public pour le 18 août. C’est alors que le procureur du tribunal de Sidi M’Hamed, relevant de la wilaya d’Alger, ordonne l’expulsion d’Ahmed Reda Benchemsi du territoire algérien. « Ce jour-là, il sera transféré au siège de la brigade de police pour les étrangers. On lui annonce qu’il pourrait bientôt être expulsé », complète le communiqué de Human Rights Watch. « Il reste en garde à vue jusqu’au lendemain, avant d’être placé sur un vol à destination de Casablanca, dans l’après-midi du 19 août ».

Pour HRW, les autorités n’ont « à aucun moment » informé Ahmed Reda Benchemsi des charges retenues à son encontre ni de la base légale justifiant la confiscation de ses biens matériels et de ses passeports (Ahmed Reda Benchemsi possède la double nationalité marocaine et américaine). Si aucune « maltraitance physique » n’est à déplorer à l’encontre de l’ancien journaliste, le communiqué mentionne des « menaces de violences physiques » et diverses tentatives de la police de priver Benchemsi  de tout contact « avec différentes personnes, y compris son avocat ».

Pour Kenneth Roth, l’arrestation de Benchemsi et « les mauvais traitements qu’il a subis indiquent que les autorités ne veulent pas que le monde soit au courant des manifestations de masse pour plus de démocratie en Algérie ».