L’immigration clandestine à destination de l’Europe a connu une forte baisse cette année. C’est en tout cas le constat fait par l’agence Frontex. Cet organe de l’Union européenne chargé du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen vient de publier ses nouveaux chiffres.
Au total, environ 54.300 personnes ont emprunté les quatre voies migratoires principales en Europe au cours des sept derniers mois, soit 30% de moins par rapport à la même période l’an passé.
Les routes passant par la mer Méditerranée sont celles qui ont connu le plus grand ralentissement de leurs flux migratoires. La baisse la plus forte a été ressentie du côté du Maroc et de l’Algérie, les deux pays bénéficiant d’une proximité particulière avec l’Europe via le détroit de Gibraltar.
En effet, près de 13.000 migrants en situation irrégulière ont emprunté la route de la Méditerranée occidentale cette année, soit 41% de moins que l’an passé. “Les migrants en provenance d’Afrique subsaharienne représentaient le plus grand nombre de migrants détectés sur cette route”, précise Frontex dans son communiqué.
Les îles grecques, un point de passage de plus en plus fréquenté
Du côté de la Méditerranée centrale, route maritime passant notamment par l’Italie, environ 4.900 migrants clandestins ont franchi illégalement la zone depuis janvier, soit une diminution de 25% par rapport à la même période en 2018. Les ressortissants tunisiens, soudanais et pakistanais étaient les nationalités les plus représentées sur cette route entre janvier et juillet.
Toujours selon Frontex, le passage situé dans la zone des Balkans demeure aujourd’hui le plus emprunté. 28.210 personnes au total y ont transité depuis janvier, soit une baisse de 6% par rapport à l’an dernier. Et malgré la diminution globale, le nombre d’arrivées dans les îles grecques de la mer Égée a augmenté de 25%. “La plupart des migrants détectés sur cette route étaient des ressortissants afghans”, précise Frontex dans son communiqué.
Des financements européens à destination du Maroc
Le Maroc reste l’un des principaux points de passage de migrants clandestins à destination de l’Europe via la mer Méditerranée. Afin d’aider le Royaume à lutter contre l’immigration clandestine, l’Union européenne a accordé un financement de 140 millions d’euros, dont 70 millions directement accordés au gouvernement marocain. A ce titre, une première tranche de 30 millions a été versée en mai dernier.
L’Espagne, qui est l’un des pays qui comptent le plus grand nombre d’entrées irrégulières en Europe, a récemment salué les efforts du Maroc en matière de gestion des flux migratoires. “Nous avons pleinement confiance en notre collaboration avec le gouvernement marocain”, affirmait en mai dernier Margarita Robles, la ministre de la Défense par intérim. Elle a notamment salué “un excellent travail” de la part du Maroc.
A ce titre, l’Espagne a accordé une enveloppe supplémentaire d’un montant de 30 millions d’euros, mesure approuvée le 19 juillet par le Conseil des ministres espagnol. Selon le quotidien El País, cette somme comprend notamment le carburant, les frais relatifs aux patrouilles sur terre et en mer, et les coûts en matière de personnel, entre autres.