Les étudiants médecins promettent une “rentrée chaude”

La Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) a annoncé aujourd'hui à Rabat au cours d'une conférence de presse son programme de manifestations pour le mois de septembre, tout en revenant sur l'échec des négociations avec le gouvernement.

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Après des mois de lutte, le mouvement de boycott des étudiants en médecine prend fin. La CNEM a décidé d'accepter l'offre de l'Exécutif. Crédit: Tniouni/TelQuel

La Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) a rendu compte ce jeudi à Rabat de ses échanges depuis près d’un mois avec la commission interministérielle pour tenter de trouver une issue à la crise des facs de médecine. Cette commission avait été mise en place début juillet pour tenter de faciliter le dialogue entre le gouvernement et les étudiants médecins.

Après plus d’un mois de tergiversations et de négociations non abouties, la CNEM annonçait dès le 29 juillet une marche nationale le 1er septembre, pour une rentrée universitaire qui s’annonce chaude”.

De “vraies discussions”, mais toujours pas d’accord

Un membre de la CNEM nous assure qu’une nouvelle rencontre entre la commission interministérielle et la CNEM aura bien lieu en septembre, mais aucune date précise n’a été arrêtée pour le moment.

Sur ce conflit qui oppose gouvernement et étudiants médecins depuis le 25 mars dernier et exprimé à travers un mouvement de boycott des cours et des examens qui font planer le risque d’une année blanche, certains points restent en effet à éclaircir. Saad Mazouni, membre de la CNEM à Marrakech nous explique : “Lors des rendez-vous avec la commission interministérielle, il y a surtout eu l’évocation des problèmes de fond liés aux infrastructures, à la formation, etc… C’est une bonne chose, il y a une vraie discussion sur ces sujets. Mais nous estimons que cette commission ne traite pas l’aspect revendicatif et critique du dossier”.

Les revendications principales des étudiants se concentrent sur “la suppression de la 6e année d’études en médecine dentaire jusqu’à ce que les conditions de formation durant cette dernière année soient dévoilées” et sur l’accès des lauréats des universités privées au concours du résidanat dans les structures publiques.

En face, le ministre de l’Enseignement supérieur, Saaid Amzazi nous affirmait que “concernant le concours de résidanat ouvert aux étudiants du privé, la position du gouvernement est ferme et ne changera pas. Je tiens à souligner que les établissements privés ouvrent chaque année des concours de résidanat. Ils ont ouvert 100 postes, pris par les étudiants du public”.

Statu quo

En termes de sacrifice, nous sommes prêts. La résolution de ce problème dépend du projet d’accord exigé par les étudiants. Nous sommes prêts à continuer le travail et sommes assez surpris de la période de vacances ministérielle. Nous avions l’ambition de travailler pour trouver une solution au plus vite. Nous allons continuer le combat sans céder à la pression du ministère sur la menace d’année blanche”, nous déclare l’étudiant marrakchi Saad Mazouni.  Il poursuit : “quand nous parlons des revendications et de traitement d’urgence, les réponses que l’on obtient sont toujours en rapport à une approche globalisée. On sait très bien que les étudiants attendent une issue imminente pour résoudre ce problème”.

Dans son discours du 29 juillet prononcé à l’occasion de la fête du Trône, le roi Mohammed VI a consacré un passage aux vertus de “l’ouverture”. Le souverain déclarait notamment que “certaines filières et professions libérales ont besoin aujourd’hui de s’ouvrir aux expertises et compétences mondiales, au secteur privé, national et étranger”.

Puis, plus loin : “Ceux qui s’opposent à l’ouverture de certains secteurs – sans vouloir dire lesquels – sous prétexte que cela induirait des pertes d’emplois, ne se soucient guère des Marocains et cherchent avant tout à préserver leurs propres intérêts. Pour beaucoup, ce passage était une référence à la crise actuelle dans les facultés de médecine.

 

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