Selon Tinder, l’alerte sera envoyée pour que sa communauté LGBT+ “puisse prendre un maximum de précaution et ne pas se mettre en danger pour la seule raison d’être soi-même”, précise la firme dans un communiqué. Les profils des membres de cette minorité seront masqués dans les 69 pays qui pénalisent l’homosexualité, mais pourront à nouveau être rendus publics si les concernés en manifestent explicitement le souhait.
L’entreprise américaine a aussi ajouté plusieurs paragraphes à ses conditions d’utilisation et de sécurité, qui invitent les utilisateurs à se renseigner quand ils voyagent. “Aucun pays au monde n’est sans risque, et quelques pays ont des lois spécifiques qui visent votre communauté”, précise l’application.
Des avertissements aussi au Maroc
Si le Royaume n’est pas directement cité par la firme, Tinder se base sur la carte des législations de l’ONG Ilga World, où il figure parmi les 69 pays concernés par cette mise à jour. L’homosexualité est en effet sanctionnée par l’article 489 du Code pénal, qui condamne “les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe”. Les peines vont de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et l’amende de 120 à 1.200 dirhams.
Pour Soundous, qui utilise l’application à Casablanca, cette nouvelle fonctionnalité est bienvenue. “Tinder n’impose pas aux personnes de la communauté de se cacher, elle leur donne le choix”, explique-t-elle. Mais Ismail, lui aussi utilisateur régulier, n’approuve pas : “Nous sommes des humains, on a besoin de faire des connaissances, d’avoir des relations, comme tout le monde. Tinder est une application de rencontre, elle doit aider les personnes à s’assumer […] Pour moi, elle a fait part d’homophobie, d’égoïsme et contribue à la destruction de la vie sociale des LGBTQI+”.
En 2017, des mesures similaires avaient été mises en place par d’autres applications, notamment Grindr, Hornet et Growlr, spécialisée dans les rencontres LGBT+. Ces dernières années, plusieurs incidents ont été recensés à travers ces applications. Des utilisateurs sont régulièrement “piégés” par des individus qui les volent ou les passent à tabac, comme le relate le site d’actualité The Verge, qui s’est penché sur ces violences en Egypte. Depuis 2014, Grindr met en garde ses utilisateurs contre les autorités du pays, qui encouragent les pièges, les violences et le chantage envers la communauté LGBT+.