Le compte Instagram de Yoshiyahu Pinto s’apparente plus à la page intimiste de Kim Kardashian que le site austère d’un rabbin ultraorthodoxe aux longues papillotes. Désigné juge rabbinique en chef du Maroc en avril 2019, avec quelques soubresauts, Yoshiyahu Pinto est un véritable influenceur dans la communauté juive marocaine. Une communication bien huilée, mais aucune interview accordée à la presse. Sauf avec le journaliste people Simo Benbachir, en décembre 2018. “Il ne parle qu’hébreu”, ont défendu des sources proches.
Yoshiyahu Pinto construit lui-même, appuyé par une équipe de stratèges communicants, sa propre image médiatique. Celle d’un rabbin mystique, pondéré, sage. “Quand vous voyez un homme qui est devenu riche en un instant, sachez qu’il peut aussi tout perdre en un instant. Ceux qui progressent peu à peu parviennent à préserver leurs acquis”. C’est le genre de messages, en anglais depuis qu’il est installé au Maroc, qui accompagnent les contenus de Yoshiyahu Pinto.
Depuis qu’il est revenu sur sa terre natale, après un passage par la case prison, le rabbin le plus riche d’Israël (fortune estimée à plus de 367 millions de dollars) a serré la main de (et s’est empressé de le publier) :
Owen Wilson, acteur, producteur et scénariste originaire de Dallas,
André Azoulay, conseiller royal,
RedOne, producteur pour Lady Gaga,
Amine El Baroudi, président de la Société impériale des thés et infusions (Siti),
Jaafar Kansoussi, chercheur spécialiste du soufisme, ancien fonctionnaire du ministère marocain des Affaires religieuses,
Dominique Strauss-Kahn, alias DSK, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI),
Jean Robert Reznik, ancien du Club Med, d’Air France et du Groupe Accor,
Sholem Lapidot, CEO de Discount Investment Corp, une société de portefeuille basée en Israël,
Serge Berdugo, président de la communauté juive au Maroc,
Et dernièrement, Faouzi Chaabi, le fils du défunt milliardaire Miloud Chaâbi, fondateur du groupe Ynna Holding.
Yoshiyahu Pinto reçoit au Royal Mansour ou au Pearl Marrakech et se déplace en jet privé ou en Mercedes noire. Il fait régulièrement des allers-retours entre le Maroc et les États-Unis, où il possède plusieurs instituts d’études de la Torah et de nombreuses relations, y compris avec le gendre de Donald Trump.