Rien n’a changé au Centre social « Dar El Kheir » de Tit Mellil. Le mercredi 03 juillet, un bénéficiaire du Centre a trouvé la mort, portant à 20 le nombre de décès à déplorer depuis le début de l’année. Selon Hasna Hajib El Idrissi, membre de l’Instance nationale des droits de l’homme (INDH), qui suit de près le dossier, la mort a été causée notamment par « la négligence du staff administratif et de l’équipe soignante du Centre qui n’ont pas pris en charge le défunt au moment opportun le laissant s’éteindre à petit feu ».
« Mohamed Hanoun (le défunt, ndlr.) souffrait d’un diabète mal régulé. En l’absence de suivi régulier et d’une alimentation équilibrée, il a eu plusieurs complications conduisant à sa mort », lit-on dans un communiqué de l’INDH, diffusé le 03 juillet.
Une source au sein du Centre a rapporté à l’INDH que « le défunt souffrait tout le temps de douleurs atroces au niveau de son pied. Il avait une plaie infectée et un orteil gangréné qui dégageait une odeur nauséabonde », raconte-t-il. Et d’ajouter : « Un autre bénéficiaire a essayé de nettoyer sa plaie avec de l’eau de javel et un désinfectant. Après avoir touché à la plaie, un grand nombre de vers en est sorti. C’était juste grave ! ».
Contacté par TelQuel, un responsable au Centre social « Dar El Kheir » nous a confirmé que la mort de Mohamed Hanoun était survenue des suites d’une artériopathie des membres inférieurs. « Il a été transféré à l’hôpital à huit reprises. Les services d’admission ont refusé de l’hospitaliser parce qu’il avait une gangrène et que son hospitalisation risquait de contaminer tout le service », se défend le responsable. Il poursuit : « son état nécessitait une intervention chirurgicale et non un simple pansement. Du coup, les infirmières du centre n’ont rien à se reprocher ».
Le 14 juin, TelQuel publiait une enquête révélant les multiples cas de décès enregistrés au Centre social « Dar El Kheir » de Tit Mellil. Notre reportage décrivait également les déplorables conditions de vie des centaines de pensionnaires. Le ministre d’État chargé des Droits de l’homme, contacté par TelQuel dans le cadre de cette enquête, avait promis de prendre les dispositions qui s’imposeraient “après la publication de l’enquête”. Recontacté par TelQuel le 2 juillet, Mustapha Ramid nous a fait comprendre qu’il ne l’avait pas lue, bien qu’elle lui ait été transmise par nos soins. Même silence radio du côté du ministère de la Solidarité qui n’a pas donné pas suite à nos sollicitations.