Bombardier vend son programme CRJ à Mitshubishi : Quel impact à Nouaceur ?

Ce mardi, un communiqué de l'avionneur canadien Bombardier annonçait que son programme d'avions régionaux, CRJ Series, allait être racheté pour 550 millions de dollars par l'industriel japonais Mitsubishi Heavy Industries. Quel impact pour son site marocain, en cours de cession ?

Par

AFP

Dans un communiqué de Bombardier daté du 25 juin, la firme canadienne annonce “avoir conclu une entente définitive en vertu de laquelle Mitsubishi Heavy Industries (MHI) fera l’acquisition du programme d’avions régionaux de Bombardier pour une contrepartie en espèces de 550 millions $ US […] En vertu de cette entente, MHI fera l’acquisition des activités de maintenance, de soutien, de remise à niveau, de marketing et de vente relatives aux avions CRJ Series”.

Le communiqué de l’avionneur canadien précise également que “la transaction devrait être conclue au cours du premier semestre de 2020 et reste soumise à l’approbation des autorités réglementaires et aux conditions de clôture habituelles”.

Ce programme d’avions régionaux CRJ fait partie des différentes marques de Bombardier dont une partie de la fabrication est assurée sur le site marocain de Nouaceur qui compte 400 salariés, et dont l’avionneur canadien a annoncé la cession début mai.

Quelles répercussions au Maroc ?

En aucun cas Mitsubishi ne s’annonce comme acquéreur de l’usine de Nouaceur. Ils ne prennent part que dans l’exploitation de l’avion CRJ”, prévient Safaa Bouchouirab, responsable communication de Bombardier Maroc.

Sur le sujet du rachat de l’usine, le suspens reste donc encore entier. Le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy avait laissé entendre le 6 mai dernier que des noms comme le géant français Airbus, l’américain Spirit et l’anglais GKN étaient déjà en lice.

Mais comment cette annonce du rachat d’une partie des activités de Bombardier par Mitsubishi pourrait-elle avoir des répercussions au Maroc ? Sur le site marocain de Bombardier qui produit des pièces d’avions pour Bombardier ainsi que d’autres constructeurs comme Airbus, différentes pièces de CRJ sont manufacturées. Safaa Bouchouirab nous explique que “les composants d’ailes, la nacelle et le plancher des CRJ sont produits au Maroc. Pour ce qui est du maintien de l’activité sur le CRJ, nous avons des commandes jusqu’à mi-2020, donc nous continuerons à produire ces pièces jusqu’à cette date”.

L’avion CRJ n’est pas le seul dont certaines pièces sont fabriquées au Maroc. D’autres marques phares de l’avionneur canadien, comme Learjet, Global, et Challenger font aussi partie des programmes dont une partie de la fabrication est assurée sur le site de Nouaceur. Les activités sur ces autres marques resteront inchangées dans la mesure où le rachat de l’industriel nippon ne concerne que le programme CRJ de Bombardier.

En revanche, qui dit rachat du CRJ ne dit pas nécessairement continuité de l’activité sur ce segment au Maroc. En effet, ce modèle est assemblé à travers différents sites de Bombardier dans le monde (Canada, Mexique, etc.). “Quand Mitsubishi rachètera officiellement l’an prochain, à ce moment-là, c’est Mitsubishi qui deviendra notre client. S’il décide de continuer le programme CRJ sur l’usine de Nouaceur, nous le continuerons. S’il veut le suspendre, nous arrêterons la fabrication des composants du CRJ. Mais nous continuerons les autres,” explique la responsable de la communication de Bombardier Maroc. Après l’officialisation de la vente, Mitsubishi pourrait donc décider de la cessation des activités sur le CRJ. “A partir de là, nous aviserons. Nous ne pouvons pas nous projeter pour le moment”, poursuit Safaa Bouchouirab. D’autant que l’usine pourrait avoir changé de main d’ici là…

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La nouvelle laisse aussi dans l’expectative au Canada, sur le site de Mirabel dans la province du Québec, où 400 emplois sont directement concernés par ce rachat. Le président de Bombardier, Alain Bellemare annonçait néanmoins que “1.200 des quelque 1.600 emplois rattachés à ce programme […] devraient être conservés”.

A Belfast également, où Bombardier emploie 3.600 personnes, on a les yeux tournés vers le Japon. Dans une communication adressée au Belfast Telegraph, Bombardier a déclaré : “Suite à l’annonce […] de la reprise du programme Bombarbdier CRJ par Mitsubishi Heavy Industries, nous sommes en train d’étudier quel impact cela peut avoir sur nos sites en Irelande du Nord et au Maroc en tant que fournisseurs du programme, et nous évaluons les opportunités dans les autres programmes pour atténuer un éventuel impact sur nos employés.