Al Adl Wal Ihssane qualifie la réaction du gouvernement de "moquerie"

Accusé par le gouvernement d’avoir “exploité” le boycott des examens par les étudiants en médecine, Al Adl Wal Ihssane a réagi en qualifiant la réaction du gouvernement au mouvement de contestation de “moquerie”. La Jamaâ dénonce également la suspension de trois professeurs qui y sont affiliés.

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Responsables d'Al Adl Wal Ihssane. Crédit: DR

Accusé par le gouvernement d’ “exploiter” le boycott des examens de fin d’année par les étudiants en médecine, le mouvement Al Adl Wal Ihsane (AWI) a réagi à travers  un communiqué. La Jamaâ estime que la réaction de l’Exécutif à la crise actuelle est une “moquerie” à l’encontre des étudiants en médecines, leurs parents et leurs enseignants.

Dans ce document diffusé le 13 juin, l’organisation dirigée par Mohamed Abbadi estime que la réponse du gouvernement à la grève des étudiants témoigne de son “incapacité […] à résoudre les problèmes que le pays accumule dans tous les secteurs. C’est une manière de se dédouaner de sa responsabilité”.  La Jamaâ dénonce également une “position qui consiste à déformer les faits et saper l’intelligence d’une élite”.

Le mouvement dénonce également la décision du ministère de l’Enseignement supérieur de suspendre trois professeurs de médecine, membres du Syndicat national des enseignants du supérieur (SNESUP) et affiliés à AWI. Une mesure qualifiée “injuste”  d’après la Jamaâ qui estime que la sanction prononcée contre ces enseignants “n’est pas liée à la violation de leurs obligations professionnelles, comme le prétend le ministère,  mais à leur activité syndicale, leur excellence universitaire et leur affiliation politique”.

Suspendus le 12 juin, ces trois enseignants exerçant à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, l’université Ibn Zhor d’Agadir et l’université Hassan II à Casablanca avaient soutenu le mouvement de boycott initié par les étudiants en médecine. En solidarité avec leurs collègues, les enseignants des facultés de médecine de Casablanca et Marrakech ont décidé de suspendre tout encadrement pédagogique, y compris les soutenances de thèse et la correction des examens.

Le 10 juin, les étudiants en médecine ont boycotté les examens de fin d’année. Selon la coordination nationale des étudiants, le boycott a été suivi à 100 %. Selon le ministre de l’Éducation Saaid Amzazi, seuls les médecins militaires et des étudiants étrangers se sont présentés dans les salles d’examen. Dans un communiqué publié le 13 juin, le gouvernement appelle les étudiants médecins à mettre un terme à leur boycott, tout  en brandissant la menace du redoublement, voire de la “révocation”.

Ce boycott s’inscrit dans la continuité du mouvement de contestation des étudiants entamé le 25 mars. Les ministères de l’Education et de la Santé affirment que sur les 16 revendications des étudiants médecins, 14 ont obtenu une suite favorable. Restent donc deux points de discorde. Le premier concerne “la suppression de la 6e année d’études en médecine dentaire jusqu’à ce que les conditions de formation durant cette dernière année soient dévoilées”. Le second est celui de l’accès des étudiants des universités privées au concours du résidanat dans les structures publiques.