Visas Schengen: L'Espagne s'engage à améliorer ses services

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrel, s'est entretenu ce lundi à Rabat avec son homologue marocain Nasser Bourita. A l'occasion, il s'est excusé pour les délais de délivrance des visas et a annoncé la mise en place d'un nouveau système de prise de rendez-vous.

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Le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borell et le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le 14 février 2019 à Rabat.

Lechef de la diplomatie espagnole Josep Borrell a annoncé aujourd’hui à Rabat que son pays s’engageait à renforcer les prestations consulaires au Maroc, face à la croissante demande de visas Schengen auprès de ses consulats.

Lors d’un point de presse à l’issue de son entretien avec son homologue Nasser Bourita, le ministre espagnol a déclaré : “Nous sommes débordés (…). Cette année nous recevrons 250.000 demandes de visas, c’est-à-dire une augmentation annuelle de 10% au cours des dernières années”. Le ministre espagnol a profité de cette entrevue pour présenter ses excuses au peuple marocain pour “les longs délais d’attente”. Dans l’après-midi, Borrell a ensuite rencontré les consuls d’Espagne au Maroc. Des rencontres axées sur les moyens de résoudre ces contretemps.

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Le ministre espagnol a par ailleurs promis qu’un nouveau système de demande de rendez-vous sera mis en place pour réduire les délais d’attente. Et pour cause, l’année 2018 a été marquée par un changement majeur : pour la première fois, l’Espagne a accueilli plus de touristes marocains que le Maroc n’a accueilli de touristes espagnols.

Ces promesses interviennent dans un contexte de tension où les organismes TLS Contact, le gestionnaire des visas pour la France et l’Italie, et BLS International, qui gère les visas Schengen pour l’Espagne, sont saturés et se retrouvent dans l’impossibilité de prendre des rendez-vous jusqu’à fin août. BLS international a notamment annoncé la mise en place d’un prépaiement des frais de dossier à partir du 10 juin. Comme pour TLS Contact, les demandeurs de visas Schengen à destination de l’Espagne devront s’acquitter des frais du prestataire consulaire avant d’obtenir leur rendez-vous garanti.

Josep Borrell a  également profité de sa venue pour évoquer la question des migrants et de la clandestinité. Le ministre espagnol, qui a jugé insuffisante la contribution financière apportée par Bruxelles à Rabat pour faire face à la migration clandestine, a rappelé que son pays a saisi l’Union européenne pour qu’elle soutienne le Maroc face à l’augmentation des flux des migrants. Ces derniers sont devenus plus importants à la faveur du déplacement de la pression migratoire de l’est à l’ouest de la Méditerranée. Dans ce contexte, il a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une aide, mais d’une concertation entre les deux parties dans l’objectif de gérer une problématique aussi compliquée que celle de l’immigration et de garantir aux migrants des conditions de vie digne.