Ce samedi, la place des Nations Unies à Casablanca célèbre l’art urbain. De midi à 22h, la première édition du festival Free-Lfen y prendra ses quartiers pour “encourager la réflexion culturelle et créer un pont entre artistes et citoyens”, note le communiqué de presse de l’association éponyme.
Né d’une collaboration avec plusieurs associations culturelles casablancaises, le festival propose des ateliers gratuits et ouverts à tous dans l’espace public jusqu’à 15h. La programmation prévoit ensuite des performances théâtrales, musicales et de danse.
Le fondateur du festival n’est autre que l’artiste de rue Badr Moutaz, arrêté le 13 novembre dernier à Casablanca avec un autre artiste, Mehdi. Poursuivis pour “outrages et violences à fonctionnaire public”, ils avaient été libérés dans la soirée du 22 novembre, après avoir écopé d’un mois de prison avec sursis.
Un projet de charte pour le comeback
Après sa libération, Badr Moutaz était décidé à “organiser l’art de rue et permettre aux artistes de toutes disciplines confondues d’exercer leur art dans l’espace public en toutes légalité et légitimité, dans un cadre protégé”. C’est ainsi que l’association FreeLfen voit le jour. Une rencontre avec le gouverneur de la préfecture d’Anfa, le 4 décembre dernier, signera le retour, cinq mois plus tard, des spectacles de rue grâce à une charte d’éthique et de bonne conduite.
“Au cours de cet entretien, il nous a été demandé de fixer les jalons de ce projet d’envergure, en démarrant par l’élaboration d’une proposition de charte de bonne conduite/d’éthique des arts de toutes disciplines dans l’espace public”, raconte l’association dans ce projet de charte, révélé par Le360. En clair, la charte servirait à terme à régulariser les rapports entre les artistes de rue d’un côté, les autorités locales et les riverains de l’autre.
“Nous sommes tous responsables de nos actions dans l’espace public. C’est pourquoi il est bien important que chaque artiste soit conscient des droits et obligations auxquels il doit se conformer dans sa pratique professionnelle de l’art”, appelle l’association qui recommande des principes standards de fonctionnement pour tous les artistes.
L’association FreeLfen propose ainsi un “mode de régulation propre” à chaque espace, en fonction de “sa densité, sa proximité avec des commerces ou mosquées, etc.”. A titre d’exemple, l’association suggère que la durée de chaque performance ne dépasse pas 2 heures dans l’espace dédié. Elle précise en outre que chaque artiste a “le droit de changer son espace en s’inscrivant sur un planning de places disponibles”. Des mesures, entre autres, pensées pour “créer une dynamique et apporter une diversité” aux endroits.
A noter que la première édition du festival marquera le lancement d’un guide de sensibilisation, proposant quelques bonnes pratiques à adopter les écueils à éviter par les artistes voulant investir la rue.