En grève, les blouses blanches broient du noir

A compter du 29 avril, des médecins du secteur public entament une grève de 48 heures qui a commencé par une marche de protestations dans les rues de Rabat. Pour leur « marche nationale de deuil », les médecins ont revêtu de des blouses noires.

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Rachid Tniouni / TelQuel

C’est vêtus de noir que les médecins ont choisi de poursuivre leur marathon de protestations qui dure depuis plusieurs mois. Ce lundi 29 avril, les médecins du secteur public organisent « une marche nationale de deuil à Rabat, qui les mènera du ministère de la Santé jusqu’au parlement pour « défendre leur dignité », indique un communiqué du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP).

« En ignorant nos revendications, le gouvernement met en péril tout le secteur qui va déjà très mal, » confie une source au sein du SIMSP à TelQuel. « Le gouvernement doit désormais prendre position. Les médecins doivent avoir une réponse précise pour savoir de quoi sera fait leur futur, » poursuit notre source.

Une grève nationale de 48h est entamée ce lundi, mais ne concerne pas les services de réanimation et les urgences, indique le communiqué du SIMSP qui souligne qu’une seconde grève nationale aura lieu les 2 et 3 mai. Dans leur cahier de revendications, les médecins demandent à ce que les conditions de travail s’améliorent. Dans ce sens, ils indiquent qu’ils ont décidé de s’abstenir de pratiquer les « opérations anarchiques/chaotiques » où les normes ne sont pas respectées pour effectuer une chirurgie sans danger. En plus de l’amélioration des conditions de travail, ils réclament au département d’Anas Doukkali, l’application de l’indice 509 pour toutes les échelles.

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Cette « marche national de deuil » fait suite à une vague de démissions collectives. Le jeudi 18 avril, c’était plus de 300 médecins qui ont rendu leurs tabliers. Dans la foulée, c’est 122 médecins qui ont démissionné dans la région de Beni Mellal-Khenifra. Au total, le syndicat nous annonce que « ce sont plus de 980 démissions qui ont été déposées » depuis le début des protestations. Des démissions qui sont qualifiées « d’illégales » par le ministère, qui considère que les démissions dans le secteur de la santé se font à titre individuel et non collectif, et doivent être remises au ministre de la santé qui se réservé le droit de les accepter… ou de les refuser.

« Jusqu’à présent, aucune démission n’a été acceptée, » apprend TelQuel Arabi de source au sein du ministère de la Santé. Pour rencontrer les revendications des manifestants-grévistes, la même source indique que c’est un budget de plus de 800 millions de dirhams qui sera alloué, annuellement, à la mise à niveau des hôpitaux, des services d’urgence et autres établissements de santé.