Rabie El Ablaq poursuit sa grève de la faim

Contrairement aux autres détenus du Hirak de la prison de Tanger 2 et Ras El Ma de Fès, Rabie El Ablaq n’a pas encore mis fin à sa grève de la faim et d’eau. Selon plusieurs sources concordantes, son état de santé s'est détérioré.

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Les détenus grévistes de la faim des prisons de Tanger 2 et Ras El Ma de Fès ont mis fin à leur grève. L’annonce a été faite, dans la nuit du 25 au 26 avril, par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Suite à l’adoption d’une “série de mesures visant à améliorer les conditions de détention des prisonniers”, l’institution dirigée par Mohamed Salah Tamek annonce que les “grévistes de la faim ont présenté aux administrations des deux prisons des préavis annonçant la fin de leur grève”, notant que ces derniers ont “également pu contacter leurs familles pour leur annoncer cette nouvelle”.

Or, selon nos informations, Rabie El Ablaq maintient toujours sa grève de la faim et de l’eau entamée il y a plus d’un mois. “Je suis sûr qu’il n’a pas encore mis fin à sa grève”, nous déclare le frère du détenu, arrêté fin mai 2017. “On essaie toujours de le convaincre d’arrêter”, nous confirme l’avocate Souad Brahma. C’est que la situation du journaliste, condamné à cinq ans de prison ferme parmi les détenus du Hirak à la prison de Tanger 2, inquiète. Selon plusieurs sources concordantes, l’état de santé du détenu en grève de la faim pour protester contre “ses conditions d’incarcération” s’est détérioré.

Toujours selon les mêmes sources, Rabie El Ablaq a été transféré le 17 avril à l’hôpital de Tanger. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH). Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, au ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme ainsi qu’à l’administration pénitentiaire, son président Ahmed El Haij dénonçait la détérioration de l’état de santé d’El Ablaq qui, selon l’AMDH, était “entre la vie et la mort”. “Il est sous votre responsabilité, sauvez- le”, appelait l’association.

Un appel qui s’est invité également à la chambre haute du parlement. Abdelhak Hissane, conseiller de la Confédération démocratique du travail (CDT), a réclamé une intervention en faveur du détenu lors de la session hebdomadaire des questions orales à la deuxième chambre.

La Chambre des représentants a également été concernée, avec la question écrite adressée au chef du gouvernement par le député FGD Mostafa Chennaoui .