Dans l'affaire Clémence Calvin, Abdeslam Ahizoune sent des "relents colonialistes"

La Fédération royale marocaine d'athlétisme réagit officiellement, par la voix de son président Abdeslam Ahizoune, à l'affaire Clémence Calvin. L'athlète française avait refusé de se soumettre fin mars à un contrôle antidopage à Marrakech après un stage à Ifrane.

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Abdeslam Ahizoune Crédit: Yassine Toumi

Il y a un problème de dopage en France comme ailleurs, et nous pointer nous, fédération étrangère d’un pays ami, c’est faire diversiona déclaré le 10 avril Abdeslam Ahizoune, président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA) dans les colonnes du quotidien sportif français L’Equipe. C’est la première réaction marocaine officielle en longueur depuis l’éclatement de l’affaire Clémence Calvin et l’enquête du quotidien Le Monde qui grâce, notamment, aux témoignages d’officiels français, décrit la ville d’Ifrane comme une “plaque tournante” du dopage dans l’athlétisme.

Quelques jours après un stage de préparation à Ifrane, Clémence Calvin, spécialiste du marathon, avait refusé fin mars de se soumettre à un contrôle antidopage à Marrakech. Elle avait ensuite été suspendue par l’Agence antidopage française.

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Concernant l’annulation d’un stage de préparation prévu par la Fédération française d’athlétisme à Ifrane au cours du mois d’avril, Abdeslam Ahizoune considère que c’est une forme de “diversion” au “problème de dopage en France”. Le président de la FRMA considère que l’incident “aurait pu se passer dans n’importe quel pays”.

Abdeslam Ahizoune va plus loin, et confie qu’il “sent dans tout ça des relents colonialistes”. Selon lui, sa fédération fait déjà “plus que le nécessaire” requis par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). Dans la même veine, il déclare :  “quand un athlète français gagne une médaille il est bien français, mais s’il se révèle dopé et qu’il est d’origine étrangère, il redevient étranger”.

Néanmoins, à la question de L’Equipe de savoir si “tout va bien à Ifrane”, l’homme fort de l’athlétisme marocain ne répond pas clairement par l’affirmative. Abdeslam Ahizoune rapporte en revanche que la FRMA a déjà porté plainte contre les dealers des produits dopants dans la province d’Ifrane.

Le président de la FRMA avance qu’il n’a toujours pas contacté son homologue français. Ahizoune dit “ne pas vouloir parler de ce sujet” à André Giraud, mais promet tout de même de l’appeler.