Le conseil n’a pas respecté le droit de réserve, puisqu’il s’est permis d’évaluer la décision gouvernementale de libéraliser les prix des hydrocarbures, et qu’il a estimé qu’elle n’a pas été bien préparée », a déclaré le ministre à Telquel Arabi.
Le ministre des Affaires générales, qui réagissait à l’avis émis ce matin par le Conseil de la concurrence, a assimilé la position de l’instance dirigée par Driss Guerraoui à « un discours d’un parti d’opposition ». Lahcen Daoudi estime que le Conseil n’a pas à évaluer l’Histoire, ou alors il lui aurait fallu mener une analyse du secteur des hydrocarbures depuis l’indépendance.
« Si le Conseil de la concurrence considère que le gouvernement a pris la décision de libéraliser les prix du carburant tout en sachant que le marché perdrait la seule entreprise de raffinage nationale, pourquoi ne dit-il pas que la privatisation de cette entreprise était une erreur dès le début ? », s’interroge-t-il.
« Je n’ai pas de commentaire sur le reste de l’avis du Conseil, mais c’est un point de vue respectable, et nous allons en tenir compte, mais ils devraient s’éloigner de la politique », poursuit le ministre.
De son côté, Driss Guerraoui, a réagi en déclarant que « l’avis du Conseil de la concurrence concernant le plafonnement, et malgré son caractère consultatif, a une force morale, politique et éthique ».
Lors de la conférence de presse tenue à Rabat dans la matinée, Driss Guerraoui a rappelé que le Conseil de la concurrence est « une institution constitutionnelle », et que « son président est nommé par dahir ». Il a également souligné que que le gouvernement avait le droit de plafonner les prix du carburant malgré l’opinion exprimée par le Conseil, mais que cela ne résoudra pas le problème.
Quant au commentaire de Daoudi sur le droit de réserve du Conseil de la concurrence, le président de l’instance estime qu’il a exprimé son opinion dans les limites des pouvoirs qui lui sont conférés. Il souligne en outre que le plafonnement est du ressort du gouvernement, même si le conseil a estimé que « la demande d’avis du Gouvernement ne remplit pas les conditions légales requises ».