Le producteur industriel pharmaceutique marocain Sothema a inauguré le 28 janvier l’extension de son site de production à Bouskoura. Ainsi, trois nouvelles unités ont officiellement vu le jour afin de renforcer l’offre du laboratoire. Les ministres de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy et de la Santé Anas Doukkali ont présidé la cérémonie d’inauguration.
Près de 280 millions de dirhams ont été investis dans ce projet. Il concerne l’agrandissement d’une centrale de biomasse pour produire de l’énergie verte, une unité de fabrication de sérums en poche et enfin, le projet de production de traitements anticancéreux biosimilaires.
«À travers ces investissements, nous confirmons notre volonté de démocratiser davantage les traitements et assurer la sécurité sanitaire de notre pays», a déclaré Lamia Tazi, directrice générale de Sothema. «La cure coûtait 24.000 dirhams, aujourd’hui elle ne coûte plus que 6.000 dirhams. C’est quatre fois moins cher et donc quatre fois plus de patients traités pour le même budget», poursuit-elle.
Pour ce projet, Sothema s’est allié à Biocad, le leader russe de l’industrie pharmaceutique et de biotechnologie. Un projet qui avait été annoncé, en décembre 2017, avec déjà la volonté de mettre en vente sur le marché africain des médicaments adaptés au pouvoir d’achat des patients. Ainsi, ils seraient 30% moins chers que ceux vendus actuellement.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 30.000 à 40.000 nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année au Maroc, tandis qu’on en compterait près de 650.000 en Afrique subsaharienne. « Le traitement permet la sécurité sanitaire et surtout l’accessibilité des traitements », relève Lamia Tazi, qui vise principalement le marché marocain, puis continental à terme.
Traiter les cancers les plus fréquents au Maroc
L’unité de production de médicaments anticancéreux a nécessité à elle seule un investissement de 200 millions de dirhams afin de maîtriser une technologie décrite comme complexe. Différentes phases seront nécessaires pour produire localement les deux premiers produits russes, présents sur le marché marocain depuis mai 2018. Il s’agit de «Zelva» et «Ypeva», deux traitements contre les cancers les plus fréquents au Maroc, à savoir ceux du sein, du col de l’utérus, des poumons, du sang (leucémie), du rein, du colon, ou encore du système lymphatique.
«Aujourd’hui, nous avons atteint 48% de nos objectifs en termes de création d’emplois. Je suis persuadé que nous pouvons atteindre tous nos objectifs à terme», a déclaré le ministre de l’Industrie, promettant de nouvelles «annonces et inaugurations» pour ce secteur au cours des prochains mois.
Sothema s’est également agrandie avec une unité de production de sérums en poche souple destinés aux perfusions. Un investissement qui a nécessité 80 millions de dirhams pour permettre au groupe de doubler sa capacité de production avec la promesse, également, d’une centaine d’emplois créés et d’une baisse de prix pour le marché local.
Enfin, Sothema a annoncé sa volonté de transition vers une énergie davantage en harmonie avec les aspirations écologiques. Ainsi, une unité de biomasse pour la production d’énergie verte par le recyclage de déchets d’olives et d’argan a également été inaugurée par l’industriel marocain.
Lancé en 1980, Sothema est devenu l’un des fleurons de l’industrie pharmaceutique et des biotechnologies au Maroc, exportant ses productions en Afrique et en Europe tout en servant de plateforme de façonnage de produits pharmaceutiques pour 35 entreprises pharmaceutiques internationales. Au Maroc, le secteur pharmaceutique concentre plus 50.000 emplois au travers de 46 établissements pharmaceutiques pour un volume de production estimé à 400 millions de boites.