Les vidéos des caméras inexploitables lors du procès

Le procès de Larbi Rich, conducteur du train dont le déraillement le 16 octobre 2018 a fait 7 morts et 125 blessés, a repris ce mardi 22 janvier au tribunal de première instance de Salé.

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Le 16 octobre, le déraillement au niveau de Bouknadel du TNR 9 a fait 7 morts et 125 blessés.

L’employé de l’ONCF est poursuivi pour homicide et blessures involontaires. D’après nos confrères de Médias24, la traduction des rapports établis lors de l’enquête préliminaire, ordonnée par le juge, n’a toujours pas été effectuée, plus d’un mois après la consigne du juge. Selon la même source, le retard est dû à la «résistance» du traducteur, qui invoque le «volume» et la «complexité» des documents (une centaine), mais aussi «une affaire d’argent». Un avocat de la défense a confié à Médias24 que le traducteur réclamerait 400 dirhams par page, alors que le juge a fixé ses honoraires à 5.000 dirhams.

Ce mardi, il était question de visionner le contenu des caméras placées à l’avant et à l’arrière du train. Celles-ci devaient renseigner sur l’état de fonctionnement du système de signalisation limitant la vitesse à l’emplacement où le train a déraillé. Or, devant le juge, le chef du service de maintenance de l’ONCF a expliqué que sur 1.658 fichiers, 76 seulement ont pu être extraits. Ces derniers sont cependant «tous antérieurs à l’accident», précise Médias24.

En octobre déjà, nos confrères avaient mis la main sur le rapport d’enquête de la gendarmerie royale. On y apprend que « le contenu du disque dur a été effacé  ‘par inadvertance’ par les techniciens du prestataire de l’ONCF ». Ceux-ci étaient donc convoqués à l’audience de ce mardi. Devant le juge, ils branchent l’enregistreur vidéo à un lecteur externe. «Une minute après, l’écran affiche un message indiquant le formatage», raconte Médias24. La raison de ce défaut de matériel ? Le choc subi lors de l’accident, avance un des techniciens d’Ultranet, prestataire de l’ONCF pour ce service. Devant le fait accompli, la question pour la Cour est de savoir si le contenu de l’enregistreur avait été effacé avant ou au moment de l’intervention d’Ultranet, lors de l’enquête interne de l’ONCF. La prochaine audience du procès, fixée au 29 janvier devrait permettre d’en savoir plus.