Une fois n’est pas coutume, les autorités marocaines ont exprimé leur « refus total des positions politiques, des allégations imprécises et des conclusions erronées » figurant dans la section consacrée au Maroc du rapport annuel de Human Rights Watch (HRW) sur la situation des droits de l’Homme en 2019. La réaction du Royaume a été exprimée dans un communiqué de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH) publié ce jeudi 24 janvier.
Pour la DIDH, le rapport de HRW « affirme la persistance de cette organisation à adopter une méthode manquant souvent d’objectivité et de professionnalisme, caractérisée par des approximations et des conclusions générales, sélectives et unilatérales ». Une méthode qui, d’après la même source, « l’éloigne [HRW, ndlr] de l’esprit de coopération et de dialogue positif et constructif avec les différents acteurs concernés par la promotion des droits de l’Homme dans le royaume ».
Le communiqué ajoute également que « les informations figurant dans le rapport manquent de précision, de crédibilité et de réalisme », reprochant à l’ONG d’avoir mentionné certains cas « sans les nommer, ni les dénombrer, ni les situer, afin de généraliser ses conclusions prêtes et préétablies ». A ce sujet, les autorités marocaines affirment que les événements et les conclusions contenues dans le rapport « sont contraires à la réalité ». La DIDH dénonce des « allégations exprimées sous la forme d’éventualités ou d’exagérations voire la contradiction avec d’autres rapports de l’organisation », et promet également que « le rapport d’HRW fera l’objet d’une réponse détaillée dans les semaines à venir ».
Dans son rapport annuel mis en ligne le 17 janvier sur son site, l’ONG dresse un bilan mitigé de la situation des libertés au Maroc. Sont principalement concernés : le droit de manifester, la liberté d’association, l’exercice des métiers de la presse, ainsi que le peu d’intérêt porté par les autorités à la question du genre. Pour HRW, le Maroc « fait preuve de plus en plus d’intolérance à l’égard de la contestation publique ». « Plusieurs cas de recours excessif à la force pour disperser des manifestations » ont été constatés par l’ONG lors des rassemblements des mouvements populaires du Rif et de Jerada. HRW évoque des cas de « répressions » en contradiction avec le discours des autorités qui affirment que leurs interventions se déroulaient « d’une manière compatible avec le respect des libertés fondamentales et de l’État de droit ».