Le secteur touristique se porte bien ». C’est par ces mots que le tout nouveau directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), Adel El Fakir, a débuté la présentation de son plan d’action pour l’année 2019. Ce plan « ambitieux », présenté devant un parterre de journalistes ce mardi 22 janvier à Casablanca, devra notamment permettre de maintenir la tendance haussière observée au niveau du développement du secteur. Le principal cheval de bataille d’Adel El Fakir sur ce chantier sera numérique.
Digitalisation
À l’issue du mois de novembre 2018, le Maroc avait déjà accueilli plus de 11 millions de touristes. Un chiffre en hausse par rapport à l’année 2017 à l’issue de laquelle 11,3 millions de visiteurs avaient posé leurs valises dans le Royaume. Selon les projections de l’ONMT, le nombre de touristes en 2018 devrait connaître une hausse de 8,5% par rapport à l’année précédente.
Pour pérenniser cette croissance, l’ONMT entend capitaliser sur des atouts dont il dispose déjà. Parmi eux, les liaisons aériennes assurées en direction du Maroc. « Depuis l’accord Open Sky signé en 2006, la capacité en sièges a quasiment doublé, passant de 6,6 millions à 11,4 millions entre 2008 et 2017 », note Adel El Fakir qui compte également s’appuyer sur la capacité de promotion des 52 compagnies aériennes opérant au Maroc. « La plupart sont sous contrat de promotion de la destination Maroc », a notamment fait savoir le patron de l’ONMT.
Face à la concurrence d’autres destinations, et pour mieux vendre la destination Maroc, l’ONMT compte recourir à des moyens « innovants ». Il s’agit essentiellement de la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions structurelles dont l’objectif majeur est de « faire prendre à l’ONMT pleinement le virage digital en s’appuyant sur l’analyse constante des données (data et big data) », préalable indispensable à l’adoption d’une stratégie marketing plus pointue et mieux affinée. « La stratégie de digitalisation nous permettra de comprendre le comportement des consommateurs pour mieux les cibler », explique Adel El Fakir.
Le plan d’action établi par les équipes du patron de l’ONMT prévoit notamment de mettre en avant le patrimoine culturel dont dispose le Maroc . « L’offre touristique du Maroc est unique dans la région de par sa richesse à la fois culturelle, naturelle et historique », pose Adel El Fakir. « Le Maroc dispose de plus de 30 médinas, 8.000 monuments historiques, 9 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, et 9 parcs nationaux », a-t-il énuméré.
A la recherche des marchés émergents
Cette stratégie de digitalisation aura pour objectif principal d’assurer la promotion du tourisme interne et d’encourager les Marocains résidant à l’étranger à venir visiter leur pays d’origine. Une priorisation qui s’explique par le fait que « les Marocains résidant au Maroc sont les premiers clients des établissements touristiques nationaux », mais aussi par le « caractère spécial de la clientèle MRE qui a des exigences bien particulières qu’il faut prendre en considération dans la conception d’une stratégie de ciblage ayant pour objectif de les amener à visiter davantage leur pays d’origine ».
La troisième clientèle ciblée par cette stratégie de digitalisation est celle issue des marchés émergents comme le Japon, la Russie , le Brésil ou encore la Chine. La clientèle touristique chinoise figure justement parmi les priorités de l’ONMT pour l’année 2019. Après la suppression des visas touristiques pour les citoyens chinois en 2016, le Maroc a accueilli 100.000 touristes en provenance de l’Empire du Milieu l’année suivante. Un chiffre jugé insuffisant par l’Office qui compte mettre en place une stratégie sur mesure pour les habitants du pays le plus peuplé de la planète qui connaît « une forte croissance et un fort développement de sa classe moyenne ».
Dans le cadre de cette stratégie, l’institution dirigée par Adel El Fakir compte ouvrir une succursale à Pékin et procéder à l’ouverture d’une liaison aérienne directe entre le Royaume et l’Empire du Milieu au courant de l’année 2019. L’ONMT compte également former davantage de guides maîtrisant les langues chinoises et généraliser le paiement mobile, car « les Chinois manifestent un engouement particulier pour ce mode de paiement ».
Bilan
Cette présentation a également été l’occasion pour Adel El Fakir de faire un bilan de l’évolution du secteur durant ces dernières années. Faisant référence à un récent rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT, le DG de l’ONMT a indiqué que le Maroc est parvenu à se hisser, en l’espace d’une dizaine d’années, au rang de première destination touristique africaine et de 30e destination mondiale.
Des statistiques qui, selon lui, illustrent la « croissance soutenue du secteur touristique au Maroc lors des 20 dernières années ». Ces chiffres sont, selon lui, « le fruit de stratégies nationales multisectorielles », dont les stratégies de développement des infrastructures routières, aéronautiques et notamment ferroviaires couronnées récemment par le lancement de la LGV.
Adel El Fakir y voit également le résultat « des actions de promotion et de commercialisation de la destination Maroc » et du « renforcement de l’attractivité de la destination avec l’arrivée d’enseignes internationales ».