Présidentielles au Sénégal : Karim Wade et Khalifa Sall indésirables

Le Conseil constitutionnel sénégalais a révélé la liste des cinq candidats autorisés à se présenter à l'élection présidentielle du 24 février. La candidature de l'ex-ministre des transports Karim Wade, ainsi que celle de l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall ont été écartées.

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Khalifa Sall

La décision leur pendait au nez. Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, ainsi que l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall ne pourront pas se présenter aux élections présidentielles, dont le premier tour est prévu le 24 février prochain. Pour la première fois depuis 1978, ni le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade ni le Parti socialiste (PS) de Khalifa Sall, les deux pôles de la vie politique sénégalaise, ne concourront à la présidence du pays. Les deux hommes ont néanmoins 48 heures pour déposer un recours.

Karim Wade, qui fut ministre d’État de 2009 à 2012 sous la présidence de son père Abdoulaye Wade, a été condamné à 6 années de prison et incarcéré en 2015 par la justice de son pays pour enrichissement illicite et détournements de fonds. Gracié par le président Macky Sall en 2016, il est depuis exilé au Qatar. Cet éloignement n’a pas empêché le PDS de l’investir comme candidat à la prochaine élection présidentielle. Or, la justice sénégalaise déchoit de son droit d’électeur tout individu ayant été condamné à plus de 5 ans de prison. C’est à ce motif que de Karim Wade a été exclu.

Une décision contestée

En ce qui concerne Khalifa Sall, qui séjourne actuellement en prison, le Conseil justifie sa mise à l’écart de la même façon. L’ex-maire de Dakar, parce qu’il a été condamné en appel à 5 ans de prison pour escroquerie, n’a pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle. Pourtant la procédure en cassation n’est pas bouclée, et Khalifa Sall n’est de ce fait pas définitivement condamné. Plusieurs milliers de partisans des deux hommes ont manifesté au cours de ces derniers mois pour demander des élections « justes et transparentes ». Un boycott du scrutin de la part des partisans de Karim Wade et Khalifa Sall n’est pas non plus exclu.

La décision du Conseil constitutionnel est un tournant dans cette campagne où le président sortant Macky Sall vise une réélection dès le premier tour. Quatre autres candidats seront en lice : Idrissa Seck, El Hadj Issa Sall, Ousmane Sonko et Madicke Niang.